mardi, mars 08, 2005

CURSED (voa de Maléfice)

Généralement quand la date de sortie d’un film est repoussée un fois, ça augure mal pour la qualité du film. Quand la date est repoussée de plus d’un mois, c’est très mauvais signe. Quand un film est prévu pour Halloween 2003 et qu’il n’apparaît sur nos écrans que le 25 février 2005 après avoir été repoussé à quelques reprises, nous sommes en droit de s’attendre à un navet de premier ordre. C’est dans cet état d’esprit que je suis allé voir Cursed, le dernier film de Wes Craven.

Cursed raconte l’histoire de Ellie qui a un accident alors qu’elle se promène en auto avec son frère Jimmy et qu’ils se font attaquer par un loup-garou. Les deux se mettent alors à ressentir des symptômes qui leur laissent croire qu’ils sont devenus lycanthropes. Ils feront tout en leur pouvoir pour renverser leur malédiction.

J’adore le mythe du loup-garou et l’imagerie qu’il représente : la perte de contrôle, l’homme est le loup de l’homme, l’énergie sexuelle, un prédateur dort au sein de chacun de nous, etc. Malheureusement, les films de loups-garous sont souvent des navets on ne peut plus minables qui ne font que ridiculiser le genre et ce malgré une vague de films assez cools produits au début des années ’80 (Par exemple : The Howling, American Werewolf in London, Wolfen, The Company of Wolves et Silver Bullet pour ne nommer que ceux-ci). Mais depuis cet âge béni, les films de loup-garou sont l’endroit de prédilection où une imagerie géniale va pour mourir (Bad Moon, Teen Wolf, An American Werewolf in Paris, Wolf, Underworld, et l’exécrable Van Helsing (qui a écorché aussi les vampires, Frankenstein et mon opinion de Hugh Jackman au vol)).

Ce genre que j’aimais jadis semblait de plus en plus anémique au point où même mon optimisme malsain pour les films de qualité douteuse ne parvenait plus à me faire dire ‘hourra! Un film de loup-garou’. Mais Cursed semble être un pas dans la bonne direction. Je ne dis pas que tout ce qui était dans le film était génial mais ce n’était pas le navet intergalactique auquel je m’attendais. Pas aussi bon que Ginger Snaps mais quand même chouette.

Le film souffre à quelques endroits. Par exemple, Jimmy saute facilement à la conclusion du loup-garou malgré la quantité plutôt faible de preuves qu’il a en sa possession. Et il n’hésite pas à révéler sa condition à tout le monde. Personne non plus ne semble trop s’en faire quand Jimmy avoue qu’il est infecté de lycanthropie. À voir la réaction moyenne des gens on dirait plutôt qu’il leur a dit ‘Je suis atteint d’un mauvais mal de tête’. Ses confidents n’ont pas d’empathie ou même de réaction du genre ‘un loup-garou… bien sûr… non, non, je ne suis pas en train d’appeler la maison des fous’.

Dans la catégorie ‘c’est chouette mais tant qu’à aller dans cette direction pourquoi s’arrêter aussi vite’, on peut trouver la fameuse marque de la bête. Les gens qui sont loups-garous ont en effet un pentagramme qui apparaît dans leur main gauche. Bien que j’ai déjà entendu cette croyance sur les loups-garous, j’en ai aussi entendu bien d’autres qui auraient pu aussi apparaître (pourquoi se limiter à une). Selon les légendes, les loups-garous auraient le majeur et l’auriculaire de même longueur et leurs sourcils se rejoindraient au milieu du front. En Nouvelle-France, on croyait que quelqu’un qui sautait la messe pendant sept ans et qui jurait se transformait en loup-garou. C’est sur qu’en suivant cette logique, je connais quelques personnes qui sont lycanthropes.

Évidemment, quand on va voir un film de loup-garou la première question qui saute à l’esprit est : de quoi à l’air la bête? Et bien, sur ce chapitre, je suis aussi mi-figue, mi-raisin. D’un côté, on voit la bête dans sa version ‘Homme-loup’ mais on avait parfois l’impression que celui-ci chancelait un peu et semblait légèrement vacillant.

Un autre reproche que je fais aussi au film c’est que malgré le fait qu’il y a plusieurs lycanthropes, on n’en voit qu’un seul se transformer. Même si ça aurait peut-être été légèrement cliché, un combat de loups-garous aurait pu avoir un potentiel fou. À la place on a un combat un peu poche entre deux personnes avec des grandes dents et ‘Spiderwolf’.

J’ai trouvé aussi plutôt rigolo le nouveau type de placement de produit. Plutôt que d’essayer de faire comme la plupart des films récents et nous mettre des gros plans sur les produits qu’on devrait acheter, le film prend plutôt comme toile de fond une émission qu’on devrait regarder. L’émission c’est The late late show with Craig Killborn et on a droit à une apparition de Craig lui-même dans l’une des scènes. J’ai trouvé ça drôle et ça fait changement de tous les films et/ou émissions qui prennent Jay Leno pour faire le même genre de promo.

Je donne 3 ninjas à Cursed. Sauf que le troisième ninja est joué par nul autre que Shannon Elizabeth (la fille qui joue l’étudiante étrangère dans American Pie) et, comme le rôle de cette dernière dans le film, on ne le voit que 3-4 minutes et la seule image qu’il nous en reste c’est le demi-ninja que le loup-garou nous lance par-dessus le bosquet pour une note finale de 2,5 ninjas.

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