mardi, mars 15, 2005

Chroniques d’un consultant à l’aventure Tome 2: On n'épelle pas culture sans 'Luc' à l'envers

Mon arrivée aux États-Unis me mets à l’esprit deux citations de deux grands auteurs.

Le premier auteur : Quentin Tarentino qui nous disait par la bouche de Vincent Vega dans Pulp Fiction "Ce sont les petites différences qu’on remarque en Europe…" Il part ensuite sur une tangente sur le nom des quarts de livres.

Le second auteur c’est Michel Barrette qui lui nous a dit à travers de la bouche pas de dents de Roland "Hi-Ha" Tremblay : "Moi quand je suis allé en Afrique, j’ai eu un choc culturel. Pis quand t’es cultivé comme moi, un choc culturel c’est une méchante claque dans la face."

Ce qui m’amène au sujet du dépaysement. Tout d’abord le premier choc : l’argent. Tous les billets se ressemblent alors il faut vraiment faire attention avant de dépenser. De plus les machines distributrices ne tolèrent pas ma monnaie canadienne. Heureusement je peux transformer mon billet de cinq en thirty cents (c’est des trente sous américains). Un autre choc : pratiquement toutes mes pièces sont rouillées. J’ai beau essayé, je ne réussis pas à me souvenir avoir déjà vu une pièce canadienne rouillée. Score : Canada 1, US 0.

La route entre l’aéroport et mon hôtel passe par une autoroute très large. Mais pratiquement chaque sortie est jonchée d’affiches qui annoncent des restaurants fast-food. Pas qu’u ou deux mais plutôt trois à six par sortie. Je pense qu’à date je n’ai vu qu’une poignée d’affiche sur les routes du Québec qui annonçaient des restaurants dans les sorties à venir. J’ai trouvé cette sur-comercialisation tellement… Américaine. Toutes ces pubs m’ont vraiment fait sentir que je n’étais plus à la maison.

Depuis mon arrivée, tout le monde avec qui j’ai une conversation essaie de me parler en français. Malheureusement, peu de gens sont capables de passer ‘bonjour’ (prononcé bonne-jouwer). J’apprécie l’effort mais ce geste ne fait que me souligner à quel point je ne suis pas chez-moi.

De plus, je suis incapable d’éternuer en paix. Je souffre depuis mon arrivée d’un léger rhume et chaque éternuement m’attire des ‘God Bless you’ de tout le monde. La petite fille qui prenait part au déjeuner continental ce matin (elle était assise à au moins 2 tables de moi), les passants qui magasinaient des truc au Max Office, etc. J’ai hâte d’avoir enfin la liberté de pouvoir éternuer dans l’anonymat le plus total.


Mais le pire est survenu ce soir. Mon hôtel n’est pas situé au cœur de Cleveland. Je suis dans une partie appelée Solon qui est un gros cartier industriel. D’après ce que je peux voir, c’est un peu comme Ville Saint-Laurent à Montréal ou la quartier industriel à Québec. J’avais tout de même besoin d’un micro pour pouvoir parler à ma fiancée sur en passant par messagerie instantanée. Armé d’une adresse et de l’assurance d’un indigène que les heures d’ouverture vont me laisser amplement le temps de passer au Radio shack le plus proche repéré grâce à Google.
Le chemin est simple je suis au 30100, je dois me rendre au 33417 de la même rue. Je suis piéton mais peu m’importe, je veux un sujet à écrire. Après une heure de marche dans la terre ramollie par la fonte de la neige, la neige, l’accotement large comme un demi-piéton, et des bouts de trottoir beaucoup trop rares et m’être fait dépasser par 2 autobus du transport en commun local (sans que je ne croise d’arrêts). J’ai promis à chérie de lui toucher un mot vers 21h et j’ai rejoint le Radio-Shack à 20h15. Je n’ai pas encore soupé alors je fait un saut dans un resto local me disant : "bah! Je prendrai un taxi pour rentrer à l’hôtel à temps pour mon rendez-vous avec ma douce."

Erreur fatidique! Quand je demande à la caissière ‘où puis-je prendre un taxi dans le coin?’ j’ai droit à un regard qui me m’en dit long… comme dans longue marche pour rentrer. Je demande si elle peut m’appeler un taxi. Là je suis abasourdi! Ça prend 4 personnes, 3 annuaires différents, une carte d’affaire d’un chauffeur qui traîne et plusieurs appellent pour trouver un taxi qui vient à Solon. Quand une compagnie accepte, on annonce une file d’attente de 90 minutes. On essaie de m’expliquer poliment que le problème est que Solon est situé au centre géographique de nulle part.

J’ai habité dans ma vie à Montréal et je déménage en juillet à Mascouche. Partout sur ce territoire, il est plus que simple d’avoir un taxi à sa porte en une quinzaine de minute. Même chez ma belle-mère qui habite loin de tout, je peux appeler un taxi sans problème. J’ai habité à Québec où même s’il n’y a pas vraiment de stands de taxis à part au carré d’Youville, les taxis sont abondants et on avoir un taxi assez rapidement en appelant une des nombreuses compagnies de taxi. J’ai habité dans un trou perdu en Gaspésie profonde et même là on pouvait avoir un taxi (mais pas trop tard parce que le chauffeur se couchait tôt). C’est la première fois de ma vie où je suis dans un centre urbain et qu’il m’est impossible de trouver un taxi.

Au moins le matin, j’ai une navette qui m’amène au travail et repasse me prendre là-bas. Au début je pensais que ce n’était qu’un truc que l’hôtel fournissait pour faire compétition avec les 3 ou 4 autres hôtels du coin mais je me rends compte que l’alternative pour les clients c’est la marche.

Bordel que j’ai hâte de retourner à la civilisation.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Au sujet des Bless You, je reviens d'un séjour aux USA, et je dois avouer que cette habitude de bénir les étrangers à qui mieux mieux est très troublante. Ça me met mal à l'aise et je me sens toujours obligée de dire un Thank You de dépit...

Dre_dodo

Anonyme a dit...

1- Si qqun trouve une gentille formule du genre "Si dieu existait, je vous dirais merci". Qqchose d'ouvertement athée, mais de pas trop impoli et qui sonne bien en anglais, j'aimerais la faire mienne. Moi aussi, ils m'enervent.

2- Marcher aux états? T'es fou? Personne ne fait jamais ça. Tu as trouvé un bout de trottoir? Chanceux! Je te rappelle que NY, c'est pas les états-unis. Là, on marche et on taxise, ailleurs, personne ne pense à ça. Excentrique! La fille va avoir de quoi raconter à ces amis pour des années! ;-)

Phil