mercredi, mars 23, 2005

Million dollar baby – bébé d’un million de bidous.

Pendant mon exil au pays d’Oncle Sam, j’ai eu droit à une représentation privée de Million Dollar Baby dans un cinéma du trou perdu où je me retrouvais. Ça m’a coûté environ le même prix que si j’étais allé dans une salle canadienne mais je payais en dollars américains.

Million Dollar Baby raconte l’histoire d’une fille issue d’un milieu pauvre qui essaie de percer dans le monde de la boxe en allant demander à un entraîneur d’expérience de lui apprendre les rudiments. Le film porte sur son ascension fulgurante dans le monde de la boxe et de sa relation avec son entraîneur.

Million Dollar Baby est un bon petit film mais ce n’est pas le chef-d’œuvre que toute la machine hollywoodienne voudrait nous laisser croire. C’est un film qui est souvent touchant mais comme plusieurs films qui veulent nous tirer les larmes, on voit souvent un paquet de clichés.

Ces clichés nous arrivent à un rythme effarant lors du dernier combat. Mais je les ai peut-être seulement remarqué plus parce que je m’étais fait vendre le punch du film d’avance.

Mais malgré ces clichés qui nous bombardent, les personnages ont quand même des profondeurs cachées qu’on prend plaisir à découvrir.

Clint Eastwood nous montre avec ce film et Mystic River qu’il est un réalisateur qui a ce qu’il faut pour faire des films qui sont assez bons sans avoir recourt à des effets spéciaux à n’en plus finir.

Je donne donc à Million Dollar Baby 3 ninjas. Mais pour faire honneur au film, ces ninjas sont des filles prêtes à tout pour réussir car elles n’ont rien à perdre. Malgré le fait que ce film ne soit pas ma tasse de thé habituelle, je vous le recommande mais attendez plutôt la sortie en vidéo.

Robots

Je suis allé voir il y a environ une ou deux semaines le film Robots et j’ai procrastiné jusqu’à maintenant avant de faire une critique (vilain chenapan que je suis).

Robots raconte l’histoire de Rodney Copperbottom, un jeune robot fait en pièces recyclées qui a un grand rêve : devenir inventeur. Il part donc de son village natal pour la grande ville de Robot City pour réaliser ses rêves qui sont trop grands pour son hameau natal.

L’action se passe dans un monde peuplé exclusivement de robots et met en vedette une série d’acteurs connus pour faire les voix des personnages. Avec l’engouement récent pour les films d’animation, je m’attendais à quelque chose de bien en allant voir Robots mais je me suis retrouvé avec pas grand-chose.

L’animation est superbe sur toute la ligne et le look des personnages est généralement assez chouette mais l’histoire est… comment dire… inexistante. Il n'y a pas de personnages attachants ou encore qui sont vraiment méchants, ou même qui réussissent à se démarquer suffisamment pour qu’on s’en souvienne 15 minutes après le film.

En fait, le film ne soulève aucun sentiment. Je me suis creusé la tête tant bien que mal à trouver une farce que j’aurais pu faire mais le film m’a laissé tellement indifférent que je ne peux pas lui trouver de qualités ni même de défauts majeurs.

Certains pourraient dire qu’un film qui n’a pas de défaut devrait par définition être bon mais c’est plutôt le contraire. Ce film est tout à fait oubliable. À la fin du film on se retrouve juste 1h30 plus vieux sans souvenirs durables pour compenser.

À la limite, je pourrais dire que c’est un film pour enfant, mais pour enfants intelligents. En fait, c’est un film pour le genre d’enfant qui va rester sur sa chaise à regarder ce qui se passe à l’écran pourvu que ce soit dessiné.

Je donne donc à Robots un ninja tout seul. Mais ce ninja avait un peu le goût de partir voir s’il y avait un autre film intéressant qui jouait dans le cinéma pendant qu’il était pris pour écouter Robots.

jeudi, mars 17, 2005

Les aventures d'un consultant à l'aventure Tome 4 - À un dodo du bonheur

J’ai profité de ma quatrième soirée perdue dans un coin paumé pour aller au cinéma. Un des types qui travaille au bureau où je suis affecté connaît le coin et m’a souligné la présence d’une salle juste à côté de mon hôtel.

Je regarde sur le web et je vois une poignée de films qui m’intéressent ainsi que plusieurs que j’ai déjà vu. J’opte d’aller voir Million Dollar Baby (tiens, je vais devoir faire une critique… ça va me faire quelque chose à faire dans l’avion dans le fond).

Je suis pressé par le temps alors je n’ai pas le temps de me commander à souper. J’arrête donc prendre un très gastronomique repas au PFK. Et là je suis étonné. J’avais toujours cru que le but ultime d’une chaîne de restaurant était de minimiser les variations d’un restaurant à l’autre de sorte qu’un type qui se tape du PFK à un endroit est en droit d’avoir la même expérience à un autre endroit. Ben chez PFK, ce n’est pas le cas parce que mon expérience était différente pas mal de ce que j’ai connu au Canada. Au lieu de 2 morceaux rabougris dégoulinants de gras, j’ai une aile et une demie poitrine avec une panure qui semble moins dégoulinante de gras mais dont la chaire semble avoir quand même gardé son gras. De plus, mon poulet vient par défaut avec patates pilées recouvertes de sauce brune au lieu de frites.

Aux traces de chevreuils que j’ai vues s’ajoutent des traces d’outardes qui ont apparemment une colonie tout près de l’hôtel. D’ailleurs, je peux voir à certains endroits où la neige n’est que partiellement fondue que les outardes se sont servies à cœur joie de la cour avant de l’hôtel comme toilette publique. Après tant de contacts rapprochés avec la nature, je me dis qu’aller au zoo de Cleveland aurait été pas mal superflu.

J’écris ces lignes la journée de mon départ et je regrette un peu de ne pas avoir pris le temps d’aller au musée du Rock & Roll Hall of Fame. Mais après un calcul rapide, j’ai vu que ça m’aurait coûté 80 dollars américains (60$ de navette aller et retour + 20$ de frais d’entrée… et je n’ai pas encore acheté de souvenirs) pour aller voir une exposition qui me tentait plus ou moins. Si j’avais dépensé autant quand je suis sur le point de me mettre à payer mes mensualités sur mon hypothèque pour une dépense aussi inutile, je n’aurais pas eu d’autre choix que de me faire opérer pour faire modifier mes genoux afin de pouvoir me donner des coups de pieds au cul.

mardi, mars 15, 2005

Chroniques d’un consultant à l’aventure Tome 3: Perdu dans la malle...

Suivant le conseil de Jean-Louis, j’essaie d’avoir quelque chose à raconter quotidiennement. Aujourd’hui, je n’ai pas eu besoin d’aller à l’aventure, elle est venue directement à moi. En effet, le chauffeur de la navette gracieuseté de l’hôtel qui devait m’amener au travail s’est perdue en chemin.

J’aurais pu comprendre si le chemin pour se rendre était complexe et indéchiffrable. Mais ça se résume en : sort du stationnement de l’hôtel, tourne à gauche, à gauche encore à la première lumière, puis à gauche sur la rue Bruce Industrial Parkway.

Avec un chemin aussi simple, je me dis : impossible de se tromper. Et non, c’est possible. La dame qui a expliqué le chemin au conducteur lui a donné les indications et a mentionné que la rue en question était la rue après la rue Carter (indiquée en gros parce que c’est une artère importante). Quand j’arrive à un coin qui ne m’est pas du tout familier je demande au conducteur si on a passé la rue Carter et il me répond que non. Je me doute qu’il ment puisque je vois une pancarte qui indique que je quitte Solon (et je me rends dans une boîte qui est à Solon). On continue un peu et il me dit tout bonnement : "je ne peux pas lire les pancartes". Évidemment il me dit ça quand on se retrouve par inadvertance dans le stationnement d’une usine d’épuration d’eau.

Mais je suis étonné à quel point personne ne semble connaître le coin. Lors de ma recherche désespérée pour un taxi la veille, on me demande ou je vais et j’indique une intersection de ce qui semble être 2 boulevards importants mais personne ne semble trop comprendre où je désire aller.

Et même hier quand j’ai contacté la navette pour venir me prendre au travail pour me ramener à l’hôtel, la préposée ne connaissait pas le chemin pour s’y rendre. C’est agaçant. C’est moi le touriste et c’est sur moi qu’on compte pour donner les directions.

D’ailleurs, pour revenir à hier, lors de ma marche j’avais remarqué qu’il n’y avait pas de traces de pas dans la neige ou dans la boue, me laissant croire que j’étais probablement le seul piéton que ce tronçon de route a vu depuis bien longtemps. Mais j’avais vu des traces qui ressemblaient à des traces de chevreuil.

Initialement, je me suis dit que c’était presque impossible puisque j’avais remarqué un nombre assez impressionnant de pistes et que j’étais dans un quartier relativement industriel. Même dans ma Gaspésie natale, il est exceptionnel de voir autant de pistes de chevreuils, mêmes aux endroits où la densité de population est inexistante.

Mais selon la dame qui est assignée pour travailler avec moi, les chevreuils sont une nuisance absolument terrible dans ce coin. Il y aurait même des programmes gouvernementaux où les chasseurs sont payés pour abattre ces chevreuils qui sont nombreux au point d’être nuisibles. S’il fallait que mon père apprenne qu’il peut gagner sa vie à chasser le chevreuil, je crois qu’il fait application pour la citoyenneté américaine tout de go.

Sur la porte d’entrée de l’édifice où je viens travailler, il y a un avertissement que les armes à feu sont interdites dans l’édifice. J’ai appris que c’est la loi en Ohio. Ce signe doit être affiché aux endroits où la sécurité du public prime sur le second amendement. Mais ce signe est loin de me rassurer. En fait, il ne fait que me rappeler à quel point tout le monde ici peut être armé jusqu’au dents. Mais ce qui me stresse le plus c’est que ce signe, je ne l’ai pas encore vu dans mon hôtel. Je me fais donc une note mentale de laisser un généreux pourboire à la femme de chambre qui est potentiellement armée et dangereuse.

Chroniques d’un consultant à l’aventure Tome 2: On n'épelle pas culture sans 'Luc' à l'envers

Mon arrivée aux États-Unis me mets à l’esprit deux citations de deux grands auteurs.

Le premier auteur : Quentin Tarentino qui nous disait par la bouche de Vincent Vega dans Pulp Fiction "Ce sont les petites différences qu’on remarque en Europe…" Il part ensuite sur une tangente sur le nom des quarts de livres.

Le second auteur c’est Michel Barrette qui lui nous a dit à travers de la bouche pas de dents de Roland "Hi-Ha" Tremblay : "Moi quand je suis allé en Afrique, j’ai eu un choc culturel. Pis quand t’es cultivé comme moi, un choc culturel c’est une méchante claque dans la face."

Ce qui m’amène au sujet du dépaysement. Tout d’abord le premier choc : l’argent. Tous les billets se ressemblent alors il faut vraiment faire attention avant de dépenser. De plus les machines distributrices ne tolèrent pas ma monnaie canadienne. Heureusement je peux transformer mon billet de cinq en thirty cents (c’est des trente sous américains). Un autre choc : pratiquement toutes mes pièces sont rouillées. J’ai beau essayé, je ne réussis pas à me souvenir avoir déjà vu une pièce canadienne rouillée. Score : Canada 1, US 0.

La route entre l’aéroport et mon hôtel passe par une autoroute très large. Mais pratiquement chaque sortie est jonchée d’affiches qui annoncent des restaurants fast-food. Pas qu’u ou deux mais plutôt trois à six par sortie. Je pense qu’à date je n’ai vu qu’une poignée d’affiche sur les routes du Québec qui annonçaient des restaurants dans les sorties à venir. J’ai trouvé cette sur-comercialisation tellement… Américaine. Toutes ces pubs m’ont vraiment fait sentir que je n’étais plus à la maison.

Depuis mon arrivée, tout le monde avec qui j’ai une conversation essaie de me parler en français. Malheureusement, peu de gens sont capables de passer ‘bonjour’ (prononcé bonne-jouwer). J’apprécie l’effort mais ce geste ne fait que me souligner à quel point je ne suis pas chez-moi.

De plus, je suis incapable d’éternuer en paix. Je souffre depuis mon arrivée d’un léger rhume et chaque éternuement m’attire des ‘God Bless you’ de tout le monde. La petite fille qui prenait part au déjeuner continental ce matin (elle était assise à au moins 2 tables de moi), les passants qui magasinaient des truc au Max Office, etc. J’ai hâte d’avoir enfin la liberté de pouvoir éternuer dans l’anonymat le plus total.


Mais le pire est survenu ce soir. Mon hôtel n’est pas situé au cœur de Cleveland. Je suis dans une partie appelée Solon qui est un gros cartier industriel. D’après ce que je peux voir, c’est un peu comme Ville Saint-Laurent à Montréal ou la quartier industriel à Québec. J’avais tout de même besoin d’un micro pour pouvoir parler à ma fiancée sur en passant par messagerie instantanée. Armé d’une adresse et de l’assurance d’un indigène que les heures d’ouverture vont me laisser amplement le temps de passer au Radio shack le plus proche repéré grâce à Google.
Le chemin est simple je suis au 30100, je dois me rendre au 33417 de la même rue. Je suis piéton mais peu m’importe, je veux un sujet à écrire. Après une heure de marche dans la terre ramollie par la fonte de la neige, la neige, l’accotement large comme un demi-piéton, et des bouts de trottoir beaucoup trop rares et m’être fait dépasser par 2 autobus du transport en commun local (sans que je ne croise d’arrêts). J’ai promis à chérie de lui toucher un mot vers 21h et j’ai rejoint le Radio-Shack à 20h15. Je n’ai pas encore soupé alors je fait un saut dans un resto local me disant : "bah! Je prendrai un taxi pour rentrer à l’hôtel à temps pour mon rendez-vous avec ma douce."

Erreur fatidique! Quand je demande à la caissière ‘où puis-je prendre un taxi dans le coin?’ j’ai droit à un regard qui me m’en dit long… comme dans longue marche pour rentrer. Je demande si elle peut m’appeler un taxi. Là je suis abasourdi! Ça prend 4 personnes, 3 annuaires différents, une carte d’affaire d’un chauffeur qui traîne et plusieurs appellent pour trouver un taxi qui vient à Solon. Quand une compagnie accepte, on annonce une file d’attente de 90 minutes. On essaie de m’expliquer poliment que le problème est que Solon est situé au centre géographique de nulle part.

J’ai habité dans ma vie à Montréal et je déménage en juillet à Mascouche. Partout sur ce territoire, il est plus que simple d’avoir un taxi à sa porte en une quinzaine de minute. Même chez ma belle-mère qui habite loin de tout, je peux appeler un taxi sans problème. J’ai habité à Québec où même s’il n’y a pas vraiment de stands de taxis à part au carré d’Youville, les taxis sont abondants et on avoir un taxi assez rapidement en appelant une des nombreuses compagnies de taxi. J’ai habité dans un trou perdu en Gaspésie profonde et même là on pouvait avoir un taxi (mais pas trop tard parce que le chauffeur se couchait tôt). C’est la première fois de ma vie où je suis dans un centre urbain et qu’il m’est impossible de trouver un taxi.

Au moins le matin, j’ai une navette qui m’amène au travail et repasse me prendre là-bas. Au début je pensais que ce n’était qu’un truc que l’hôtel fournissait pour faire compétition avec les 3 ou 4 autres hôtels du coin mais je me rends compte que l’alternative pour les clients c’est la marche.

Bordel que j’ai hâte de retourner à la civilisation.

dimanche, mars 13, 2005

Chroniques d’un consultant à l’aventure Tome 1: dimanche.

Bon, tout d’abord pour ceux qui pensent que l’aventure va être palpitante et pleine de rebondissements, passez à l’autre blog. Mon aventure consiste à passer une semaine à Cleveland, ce qui est probablement la définition la plus libérale du mot ‘aventure’ qu’on ait pu trouver sur cette terre. Mais pour moi, c’est une série de premières : mon premier voyage d’affaire, mon premier voyage en avion, ma première visite aux États-unis et pour la première fois de ma vie je me retrouve dans un environnement exclusivement anglophone. Ce dernier point ne me chicote pas plus qu’il ne faut puisque mon anglais est plus qu’adéquat pour les besoins de ma visite mais puisque je ne pourrai pas me fier sur une autre personne bilingue pour m’aider avec un mot qui pourrait m’échapper, je stresse. C’est enfantin, je suis le premier à dire que mon anglais est excellent mais je suis stressé quand même.

Avant aujourd’hui, je n’étais même pas sûr de quel chemin il fallait prendre pour me rendre à l’aéroport. J’ai donc décidé qu’il serait plus simple de prendre un taxi (c’est la compagnie qui paye après tout) pour me rendre là-bas. J’essaie de faire mon gars qui a déjà vu ça mais mon chauffeur me pose une première question qui fait montre de mon amateurisme : ‘A quelle porte monsieur?’. Je panique, je ne sais même pas quelle porte je dois prendre pour entrer à l’aéroport. Il me précise que les portes sont par compagnie. Je vole Continental, la porte est bien indiquée.


-- un embarquement plus tard --

L’appel de l’embarquement m’a coupé mon texte. Mais je suis maintenant à l’intérieur de l’avion, quelques kilomètres au dessus du sol. L’avion est petit mais c’est compréhensible : qui voudrait aller à Cleveland? Les bribes de conversations derrière moi m’indiquent que je ne suis pas le seul à m’y diriger pour affaire.

Avant d’embarquer dans l’avion, j’imaginais que le voyage serait comme un voyage en autobus avec des conséquences beaucoup plus graves si on avait un accident. J’avais tort. C’est comme un voyage en autobus, dans des bancs beaucoup moins confortables. Du coup, je suis heureux de ne pas voler trop longtemps. Je suis aussi content que Jetsgo n’était pas ma compagnie aérienne.

Le décollage, c’est impressionnant, ça va vite. Mon enfant interne essaie de voir si je peux voir ma maison de là-haut. Je ne peux même pas voir le Stade Olympique. J’ai tout à coup une crainte qui se manifeste : je viens de voir le fameux sac en papier qu’on nous fournit au cas où. J’espère que je ne serai pas malade.

J’ai l’impression d’être l’enfant des enfants. Ma fiancée, qui me trouve toujours d’un cynisme navrant, serait contente d’apprendre que je ne peux pas m’empêcher un sourire quand je vois mon premier nuage vu d’en haut.

-- De retour à mon récit initial pour l’embarquement --
Je suis arrivé avec 1h30 d’avance sur mon vol et c’est bien tant mieux. Il y en a des trucs à faire pour embarquer dans un avion. Et partout, c’est la file. À 16h27, je suis officiellement séparé de ma valise. Je passe en mémoire tous les films que j’ai vu où les personnages principaux se retrouvent dans le trouble parce que leurs bagages sont perdus.

Je remarque que la plupart des gens autour de moi dans toutes les files d’attente semblent des habitués des voyages en avion. Ils sont tous familiers avec les procédures d’usage, quelles pièces d’identité à montrer à qui. Quand je cafouille parce que je n’ai pas mon passeport ouvert à la bonne place au bon moment je vois le regard excédé du préposé et des gens derrière moi dans la file. Bref, je ne vais trouver la partie ‘embarquement’ du voyage agréable qu’après avoir l’avoir vécu 2 ou 3 fois.
Sur ce, je me fais une note mentale de voir s’il y a quelque part sur le web un guide du style ‘c’est votre premier voyage en avion : voici ce qui va se passer’. En attendant, je retourne à mon hublot où j’essaie de voir si le changement de couleur qu’on peut voir sur mon globe terrestre entre le Canada et les États-unis est visible des airs.

La grève étudiante comme moyen de pression.

Depuis quelques années, on voit de plus en plus de soulèvements étudiants qui prennent les rues pour des revendications en déclenchant une ‘grève générale étudiante’. Mais à quel point ce moyen de pression est-il efficace?

Habituellement, quand des travailleurs font la grève, c’est qu’ils savent que leur absence prolongée au travail va avoir des conséquences économiques directes pour leur employeur. Et généralement l’employeur ira négocier en sachant qu’il ne peut pas légalement renvoyer tout son personnel pour le remplacer par d’autres qui sont prêts à faire le travail qu’il demandait à ses employés pour les conditions qu’il offrait.

Mais quels services fournissent les étudiants? Quelles sont les pressions qui sont vraiment ressenties par cette grève?

Les étudiants prétendent que si leur session est mise en péril alors les gradués de l’hiver 2005 ne pourront pas remplir leurs fonctions cette année. Donc : pas de médecins, d’avocats, de comptables, ou encore d’ingénieurs en tous genres. Mais dans le fond, tous ces hôpitaux, cabinets d’avocats, de comptables ou firmes d’ingénieurs ne vont-ils pas tout simplement voir cela comme une manne céleste? Après tout, pour eux, c’est la chance d’engager quelqu’un de pratiquement gradué à un salaire de stagiaire. Pour ces finissants, c’est une chance en or de se faire de l’expérience pratique et de tâter le terrain pour être dans une meilleure position pour se négocier un salaire ‘de rigueur’ dans l’industrie plutôt que de se contenter de la première offre de l’employeur.

Qui donc sera puni par cette grève? Les universités qui n’auront pas un lot d’étudiants pour la rentrée 2005? J’ai déjà vu plusieurs étudiants être acceptés à l’université sans DEC. Il sont acceptés conditionnellement à la complétion de leur diplôme collégial à court terme mais elles ne se privent pas d’accepter un étudiant (avec les montants que celui-ci injectera dans l’institution de son choix par ses frais de cours et les subventions qui sont directement proportionnelles au nombre d’inscrits) juste à cause de ce qui est essentiellement une formalité dans plusieurs cas. On a même fort à parier que cette règle se verra assouplie encore plus question de ne pas impacter trop négativement les inscriptions de l’année prochaine si le conflit présent devait perdurer.

Et quel est l’intérêt du parti au pouvoir de supporter ces manifestants quand les jeunes sont reconnus comme n’étant pas un segment de la population qui vote en grande proportion. Si d’un côté on a un groupe de jeunes (aussi engagés soit-ils) qui demandent de l’argent et de l’autre une poignée de gens fortunés qui contribuent au parti fréquemment qui demande des exemptions d’impôts, c’est probablement ceux qui beurrent les épinards des gens au pouvoir qui vont gagner.

On pourrait arguer qu’en refusant les demandes des étudiants les gens au pouvoir se mettent à dos les électeurs de demain. Mais puisque le chef du parti risque d’être remplacé d’ici à ce que les électeurs de demain se mettent en branle et que leur vote soit un peu plus fiable, il n’a donc aucun intérêt à défendre sa position sur un terme aussi prolongé. Et si on regarde Jean Charest en particulier, avec le taux d’insatisfaction envers son mandat frôlant le 70%, ce n’est pas une poignée de mécontents de plus qui feront la différence.

Je pense qu’ultimement l’argument de la pénurie de nouveaux arrivants sur le marché du travail reste la meilleure carte des étudiants. Par contre, je crois que cette carte ne peut être efficace que si les étudiants sont prêts à faire de cette grève un conflit à très long terme. S’ils peuvent prolonger la grève sur plus d’un an cet argument va gagner un poids énorme que les élus ne pourront plus ignorer. Mais je ne pense pas que le mouvement ait suffisamment de cohésion et de structure pour faire durer la grève aussi longtemps. Après tout, la plus longue grève étudiante a duré seulement 5 semaines.

Je ne peux pas m’empêcher de me questionner : si les étudiants ont le droit de faire la grève, qu’en est-il des institutions dévouées à l’éducation? Peuvent-elles faire un lock-out afin de s’assurer un financement adéquat de la part de l’état? Ou encore pour exiger une hausse des frais de scolarité?

mardi, mars 08, 2005

2 textes aujourd'hui

Je me peux pu. Et j'en ai un autre en branle.

Tout le monde en parle (donc moi aussi)

J’écoute depuis la deuxième semaine de son existence l’émission Tout le Monde en Parle (TlMeP). J’avais de grands espoirs pour cette émission. Je m’attendais qu’avec Guy A Lepage comme animateur, on aurait droit en entrevue aux questions que les autres interviewers sont trop polis pour poser. Avec le temps, j’ai du me rendre compte que Guy A est un comédien, pas un interviewer. De plus, si on regarde la liste de recherchistes dans le générique on voit des noms comme Richard Z Sirois et André Ducharme qui sont eux aussi des comédiens… pas des interviewers.

Je crois que l’émission a gagné beaucoup de crédibilité quand le président de Genex corporation (ou peu importe le gars qui devait aller défendre Jeff Fillion) s’est désisté ‘à la dernière minute’. L’émission a gagné une réputation qu’elle ne méritait pas vraiment sur cet événement et sur la sortie de Raël lors de l’enregistrement de son émission.

D’ailleurs, je n’ai jamais compris comment quelqu’un pouvait se désister ‘à la dernière minute’ quand l’émission est enregistrée quatre jours d’avance (l’enregistrement se fait le jeudi et elle est présentée le dimanche soir). Surtout quand on sait que Guy A a déjà complètement coupé un invité de son émission lors du montage comme ce fut le cas pour Pierre Lapointe.

Je me rends compte qu’avec le temps l’émission est passée dans ma perception de : ‘talk show avec un bon potentiel’ à ‘émission de variété où il est d’usage d’aller ploguer son show, son livre, sa cause’. Et quand je regarde les émissions initiales, je ne peux pas m’empêcher de me dire que ça a toujours été comme ça. C’est déprimant un peu.

C’est déprimant surtout quand on voit les vraies questions difficiles qui auraient pu être posées aux différents invités. On aurait pu demander à Miss Univers si elle pense que la société essaie d’imposer aux filles une image inatteignable de beauté; on aurait pu demander à Sheila Copps pourquoi elle s’est entêtée à rester dans la course au leadership libéral quand c’était évident que le reste du parti ne voulait pas d’elle comme chef; on aurait pu demander à Thomas Mulcair pourquoi Charest essaie de placer le ‘développement durable’ comme priorité de son gouvernement alors que ce terme n’a aucune signification légale au Québec (ce qui n’est pas le cas ailleurs); on aurait pu demander à ce jeune qui a dénoncé les coupes dans le système de prêts et bourses quel effet concret croit-il que les grèves étudiantes peuvent avoir; etc.

La seule entrevue que Guy semblait vouloir controversée c’était celle du président de Genex car il avait préparé des extraits de l’émission de Fillion à défendre en onde. Mais encore là, c’est probablement plus par souci de vendetta contre Fillion que par souci de faire une bonne entrevue qu’il s’était ainsi préparé.

Et pour la sortie on ne peut plus remarquée de Raël, c’est probablement plus Chapleau qui est responsable du fait que ce ‘prophète des prophètes’ soit sorti de ses gonds que l’animateur.

Je vais paraphraser un de mes amis ici qui a mis le doigt sur toute la problématique d’une manière que je trouve tout à fait juste (merci Phil) : Le problème avec cette émission c’est que l’échantillon d’invités potentiels au Québec est si petit que si Guy A est vraiment méchant, personne ne voudra participer à l’émission.

C’est vrai que la communauté artistique au Québec est bien plus petite qu’en France (où le format original de l’émission fut implémenté) et que si quelques grosses têtes refusent de se pointer à son émission, Guy A va se retrouver rapidement le bec à l’eau. Du même souffle, s’il pose des vraies questions à des politiciens, il sait que c’est le meilleur moyen de ne plus être capable d’en revoir d’autre à son émission.

Un autre signe que l’émission semble vouloir prendre plus d’importance qu’on devrait lui accorder c’est cette manie d’aller gruger 15 minutes sur le journal de 10h. Je pense que c’est aussi triste qu’inquiétant quand même la télévision d’état préfère amuser ses citoyens que de les informer. Ça donne une sorte de cachet ‘du pain et des jeux’ à Radio-Canada qui me laisse un goût plutôt amer.

Je vais probablement encore écouter TlMeP. Après tout, certaines entrevues sont chouettes et présentent des gens qui sont pour la plupart assez divertissants mais je n’en ferai plus la religion que j’en faisais dans ces jours plus innocents ou je pensais que l’émission avait une chance quelconque de faire des entrevues qui creusent en profondeur le sujet exposé. Maintenant on se rend compte qu’en regardant l’émission plus en profondeur, on ne trouve que plus de surface.

CURSED (voa de Maléfice)

Généralement quand la date de sortie d’un film est repoussée un fois, ça augure mal pour la qualité du film. Quand la date est repoussée de plus d’un mois, c’est très mauvais signe. Quand un film est prévu pour Halloween 2003 et qu’il n’apparaît sur nos écrans que le 25 février 2005 après avoir été repoussé à quelques reprises, nous sommes en droit de s’attendre à un navet de premier ordre. C’est dans cet état d’esprit que je suis allé voir Cursed, le dernier film de Wes Craven.

Cursed raconte l’histoire de Ellie qui a un accident alors qu’elle se promène en auto avec son frère Jimmy et qu’ils se font attaquer par un loup-garou. Les deux se mettent alors à ressentir des symptômes qui leur laissent croire qu’ils sont devenus lycanthropes. Ils feront tout en leur pouvoir pour renverser leur malédiction.

J’adore le mythe du loup-garou et l’imagerie qu’il représente : la perte de contrôle, l’homme est le loup de l’homme, l’énergie sexuelle, un prédateur dort au sein de chacun de nous, etc. Malheureusement, les films de loups-garous sont souvent des navets on ne peut plus minables qui ne font que ridiculiser le genre et ce malgré une vague de films assez cools produits au début des années ’80 (Par exemple : The Howling, American Werewolf in London, Wolfen, The Company of Wolves et Silver Bullet pour ne nommer que ceux-ci). Mais depuis cet âge béni, les films de loup-garou sont l’endroit de prédilection où une imagerie géniale va pour mourir (Bad Moon, Teen Wolf, An American Werewolf in Paris, Wolf, Underworld, et l’exécrable Van Helsing (qui a écorché aussi les vampires, Frankenstein et mon opinion de Hugh Jackman au vol)).

Ce genre que j’aimais jadis semblait de plus en plus anémique au point où même mon optimisme malsain pour les films de qualité douteuse ne parvenait plus à me faire dire ‘hourra! Un film de loup-garou’. Mais Cursed semble être un pas dans la bonne direction. Je ne dis pas que tout ce qui était dans le film était génial mais ce n’était pas le navet intergalactique auquel je m’attendais. Pas aussi bon que Ginger Snaps mais quand même chouette.

Le film souffre à quelques endroits. Par exemple, Jimmy saute facilement à la conclusion du loup-garou malgré la quantité plutôt faible de preuves qu’il a en sa possession. Et il n’hésite pas à révéler sa condition à tout le monde. Personne non plus ne semble trop s’en faire quand Jimmy avoue qu’il est infecté de lycanthropie. À voir la réaction moyenne des gens on dirait plutôt qu’il leur a dit ‘Je suis atteint d’un mauvais mal de tête’. Ses confidents n’ont pas d’empathie ou même de réaction du genre ‘un loup-garou… bien sûr… non, non, je ne suis pas en train d’appeler la maison des fous’.

Dans la catégorie ‘c’est chouette mais tant qu’à aller dans cette direction pourquoi s’arrêter aussi vite’, on peut trouver la fameuse marque de la bête. Les gens qui sont loups-garous ont en effet un pentagramme qui apparaît dans leur main gauche. Bien que j’ai déjà entendu cette croyance sur les loups-garous, j’en ai aussi entendu bien d’autres qui auraient pu aussi apparaître (pourquoi se limiter à une). Selon les légendes, les loups-garous auraient le majeur et l’auriculaire de même longueur et leurs sourcils se rejoindraient au milieu du front. En Nouvelle-France, on croyait que quelqu’un qui sautait la messe pendant sept ans et qui jurait se transformait en loup-garou. C’est sur qu’en suivant cette logique, je connais quelques personnes qui sont lycanthropes.

Évidemment, quand on va voir un film de loup-garou la première question qui saute à l’esprit est : de quoi à l’air la bête? Et bien, sur ce chapitre, je suis aussi mi-figue, mi-raisin. D’un côté, on voit la bête dans sa version ‘Homme-loup’ mais on avait parfois l’impression que celui-ci chancelait un peu et semblait légèrement vacillant.

Un autre reproche que je fais aussi au film c’est que malgré le fait qu’il y a plusieurs lycanthropes, on n’en voit qu’un seul se transformer. Même si ça aurait peut-être été légèrement cliché, un combat de loups-garous aurait pu avoir un potentiel fou. À la place on a un combat un peu poche entre deux personnes avec des grandes dents et ‘Spiderwolf’.

J’ai trouvé aussi plutôt rigolo le nouveau type de placement de produit. Plutôt que d’essayer de faire comme la plupart des films récents et nous mettre des gros plans sur les produits qu’on devrait acheter, le film prend plutôt comme toile de fond une émission qu’on devrait regarder. L’émission c’est The late late show with Craig Killborn et on a droit à une apparition de Craig lui-même dans l’une des scènes. J’ai trouvé ça drôle et ça fait changement de tous les films et/ou émissions qui prennent Jay Leno pour faire le même genre de promo.

Je donne 3 ninjas à Cursed. Sauf que le troisième ninja est joué par nul autre que Shannon Elizabeth (la fille qui joue l’étudiante étrangère dans American Pie) et, comme le rôle de cette dernière dans le film, on ne le voit que 3-4 minutes et la seule image qu’il nous en reste c’est le demi-ninja que le loup-garou nous lance par-dessus le bosquet pour une note finale de 2,5 ninjas.