vendredi, mars 31, 2006

La prière, quossa donne?

Selon un article du la times ça ne sert à rien de prier pour la récupération d'un autre personne. Mais en lisant l'article je vois déjà où la méthode a échoué lamentablement.

En effet, l'article fait mention de 3 groupes utilisés pour prier sur des patients: un groupe catholique et deux protestants. Ces groupes priaient tous ensemble pour le rétablissement d'un quidam qu'ils n'avaient jamais rencontré.

En tant que catholique de bonne famille, je peux voir pourquoi ces prières n'ont rien donné. Dieu voyant que quelqu'un prie pour l'une de ces ouailles VOULAIT aider le pauvre à guérir mais voyant que deux groupes d'hérétiques qui refusent de reconnaître l'infaillibilité de son serviteur sur la Terre (et j'ai nommé Benoit "Das Panzerkardinal" Seize) a déduit que le malade devait avoir reçu son attaque cardiaque pour une raison et que sa rémission devait être longue et douloureuse.

Mais en tant que pseudoscientifique aguérri, je sais pourquoi cette étude est complètement nulle. La contre-hypothèse est très simple: et si les gens priaient au mauvais dieu?

Je suggère donc de reprendre cette expérience avec une méthodologie différente. Prenons un groupe de volontaire (nous aurons besoin de quelques milliers de volontaires). À chaque volontaire, nous assignons un groupe de croyants. Il sera important d'avoir beaucoup de volontaires car chaque religion devra avoir un échantillon significatif et représentatifs pour calculer les résultats par religion. Afin de s'assurer que les prières se rendent à la bonne personne, chaque groupe de croyant rencontrera chaque volontaire qui lui est assigné.

Ensuite vient la partie qui sera plus difficile à faire avaler à des groupes de déontologie. Chaque volontaire se fait fracasser les deux mains avec un marteau pneumatique. Ensuite, les groupes de croyants prient pour un rétablissement rapide de la main droite des volontaires. Une mesure est ensuite prise à des intervalles réguliers pour évaluer le rétablissement de chaque main. Les religions qui sont les meilleures devraient avoir en théorie un temps de rétablissement plus rapide sur la main visée.

Les précautions suviantes devront être prises afin de s'assurer que les données sont valides. Premièrement, un correlation entre le fait que le volontaire est gaucher et le temps de guérison de la main dominante pour savoir si ce dernier critère influence le temps de guérison de la main droite.

Deuxièmement, un groupe de contrôle devra être constitué. Ce groupe de contrôle se fera fracasser les mains mais personne ne priera dessus. Nous pourrons ainsi évaluer le temps de guérison "normal" pour chaque main.

Troisièmement, un groupe d'athées devra prier que "rien" ne vienne intervenir avec la guérison de leur groupe.

Quatrièmement, afin d'avoir des résultats croisés il faudra que certains groupes de croyants prient à un autre dieu reconnu pour la guérison de leur volontaire afin de valider que si c'est la foi ou la prière elle-même qui intervient dans le processus de guérison.

Avec toutes ces précautions, nous en aurons enfin le coeur net: quelle est la religion la plus efficace. Nous saurons aussi quelles religions "fonctionnent" et lesquelles ne sont qu'un fatras d'idioties. Et pour réussir cette utopie ce test, il nous faut à peine quelques milliers d'individus qui sont volontaires pour se faire casser les deux mains. Je me demdande combien les laboratoires pharmaceutiques offriraient comme compensation pour une expérience de ce genre.

mercredi, mars 29, 2006

Seal Cotton Balls (Ouate de phoque!)

Paul McCartney l’a fait, Brigitte Bardot l’a fait et maintenant c’est Pamela Anderson qui se lance dans le débat. La chasse aux phoques, ce n’est pas bien. Et si des stars le disent, il faut les croire.

Après tout, tout le monde sait que de vendre tant d’albums ou de jouer dans tant de films vous donne de la crédibilité en tout. Et toutes les stars sont d’accord pour dire qu’un blanchon ça se doit d’être protéger. Ça tombe justement bien que tuer un blanchon c’est illégal au Canada.

Évidemment, pour la chasse aux phoques, c’est facile de voir ce que l’on doit condamner cet acte, toutes les stars sont d’accord. C’est quand elles s’opposent que c’est plus complexe. Si Arnold Schwarzenegger nous dit de voter Républicain et que Ben Affleck et George Clooney nous somment de leur côté de voter Démocrate, comment savoir laquelle est la bonne cause? On compare les films qu’on aime/n’aime pas ou bien est-ce seulement les revenus au box-office qui comptent? Après tout, je ne voudrais pas décevoir le pote de Good Will Hunting mais d’un autre côté je ne veux pas que le Terminator vienne me casser la gueule.

Mais je m’éloigne du sujet : la chasse aux phoques. C’est facile de condamner la chasse aux phoques. Les images sont choquantes. Quand on voit le site d’un dépeçage bien en règle où les phoques font place à une mare de sang et d’entrailles, c’est facile d’être choqué.

Mais moi, j’ai horreur des positions si facilement moralement défendables. Donc je dis : « sus aux phoques ». Évidemment, je ne suis pas une star donc vous pouvez foutre mon opinion aux poubelles mais je vous la donne quand même et je promets de faire un effort d’obtenir un premier rôle dans un film si vous tenez une manifestation avec des pancartes qui défendent mon point.

Sus aux phoques, dis-je. Le premier argument que je peux donner contre la menace pinnipède c’est que les populations autochtones utilisent le phoque depuis des temps immémoriaux. Dans les années ’90, la France a dénoncé le comportement du Canada suite à la crise d’Oka et des déclarations de chefs autochtones (Max Gros-Louis entre autre) qui ont dit que le Canada conduisait un génocide de sa population autochtone. D’ailleurs, une grande place a été laissée à « la question autochtone » lors des dernières élections quand il a été mis au jour que les conditions de viens sur certaines réserves sont déplorables.

Aujourd’hui la France, représentée par Brigitte Bardot dans ce débat (note à la France : trouvez un représentant moins ridicule), monte aux barricades pour nous empêcher de laisser aux autochtones cet élément clé de leur mode de vie. Or, l’autochtone moderne ne se promène plus dans la taïga à pied d’un îlot de glace à un autre. Son territoire s’est agrandi grâce à la motoneige ce qui fait qu’il peut couvrir plus de territoire. Territoire occupé par ces salopards de la banquise qu’il faut donc libérer. En plus, l’équation est simple : si tuer un phoque permet la survie d’un inuit, tuer 20 phoques permet d’en sauver 20. Logiquement donc, tuer tous les phoques permet de sauver tous les Inuits. Ne me dites pas que vous aimez les phoques mais que vous ne voulez pas sauvez les Inuits sinon je vous traite de racistes. Pas besoin d’arguments quand on a des épithètes suffisamment véhéments.

Je déclare aussi une fatwa sur ces tas de graisse au nom du système de santé canadien. Dans les dernières années il y a eu un battage médiatique constant sur le fait que l’obésité galopante des canadiens nous met en danger de MORT. L’embonpoint provoque toutes sortes de maladies du diabète aux troubles cardiaques. Et qu’est-ce qu’un phoque sinon un moyen de transport pour un tas de lard? Notre système de santé ne pourra pas survivre à long terme si nous devons payer sans cesse des vétérinaires pour aller faire des pontages coronariens et des piqûres d’insuline à ces obèses morbides sur palmes. Et cette obésité ne pourra même pas partir même avec un DVD d’exercice de la belle Pamela car les phoques sont trop pingres pour se payer un lecteur et une télé.

En plus les phoques se gavent à la belle journée de poissons riches en oméga 3 et en métaux lourds (gracieuseté d’à peu près toutes les industries du continent américain qui déversent leurs rebuts dans l’eau et sont ensuite avalés par les poissons). Selon la propagande pro oméga 3 que je lis un peu partout, cette protéine rend plus intelligent et aide à combattre l’Alzheimer. Si on peut se fier à Darwin, nous pouvons aussi anticiper que les phoques qui survivent assimilent les métaux lourds des poissons. Je peux donc prédire que d’ici une poignée de générations les phoques développeront une intelligence surhumaine à cause de l’oméga 3. Cette intelligence sera d’autant plus redoutable que les phoques métaboliseront les métaux lourds dans leur organisme pour former une sorte d’exosquelette indestructible qui feront d’eux un super prédateur que même les obus ne permettront plus d’abattre. Au nom de la science qui devient folle, il faut donc bloquer ce fléau pendant qu’il est encore temps.

Évidemment, je dramatise. Mais je crois que les chasseurs de phoques sont surtout victimes du fait que c’est difficile de se cacher pour faire nos petites affaires sur la banquise. Si on tue un daim dans la forêt, il y a de fortes chances qu’un caméraman ne pourra rien filmer car les arbres cachent l’acte de la mort de l’animal. Même chose pour un abattoir où les murs protègent les sensibilités des gens.

Mais si au lieu de tuer en vase clos comme on le fait présentement nos bêtes d’élevages nous amenions notre bétail sur la banquise pour leur asséner un bon coup de masse sur le crâne comme au bon vieux temps, une de deux choses arriverait. Soit le nombre de végétariens augmenterait en flèche soit nous assumerions et accepterions la quantité phénoménale de mort qui nous entoure.

Aujourd’hui, nous cachons la mort. Nous faisons tout pour refuser de la voir. Notre viande nous apparaît dans notre supermarché nettoyée, dépecée, transformée, exsanguinée et bien malin celui qui peut reconnaître l’animal entier des paquets laissés sur les présentoirs.

Et c’est cette hypocrisie qui fait en sorte que l’on refuse d’admettre que Bambi ferait un bon repas. Au végétariens qui croient au dessin intelligent je dis : « Si Dieu ne voulait qu’on en mange, il ne l’aurait pas créer si délicieux ».

À ceux qui me demandent comment je peux faire pour détester un animal au point de le manger je répondrai que le végétarisme n’est pas né d’un mépris des végétariens envers le tofu. L’humain existe aujourd’hui parce qu’il a prit avantage des ressources qui lui était disponibles. Tant végétales qu’animales.

Mais un truc qui me chicote dans la saga Bardot et les phoques c’est que Bardot aurait pu commencer son combat pour les animaux dans son pays natal. En effet les pratiques de gavages des oies sont autrement plus barbares qu’un bon coup de bâton sur le museau. Mais j’imagine que c’est plus difficile de faire un photomontage touchant avec un animal aussi mal foutu qu’une oie. En plus, le massacre et la torture de ces animaux a lieu toute l’année, pas juste quelques mois au printemps.

Pour Pamela Anderson, elle s’offense des agissements du Canada alors qu’elle a déménagé dans le pays qui tue le plus grand nombre de prisonniers après la Chine. Mais j’imagine que c’est plus simple de prendre la défense des petits mammifères tout blancs et poilus qu’un type tout noir incarcéré pour meurtre.

Pour Paul McCartney, il ne veut pas qu’on tue nos phoques mais la cuisine britannique est probablement le crime contre l’humanité le plus répréhensible que l’on puisse imaginer.

Il y a même le chanteur Morissey qui refuse de venir faire un concert au Canada à cause de cette chasse. Évidemment cette annonce publique d’un chanteur peu connu n’est sûrement pas faite pour faire mousser les ventes de son album qui sort le 4 avril. Et je suis sûr que le fait que son album soit vendu au Canada malgré le fait qu’il ne viendra pas ici lui-même le laisse dans une colère noire mais qu’il est prêt à encaisser ses chèques de redevances quand même au nom de la musique. Après tout, il vient de se ‘mettre à dos’ un marché de 30 millions de Canadiens (soit légèrement mois que d’habitant dans l’État de New York à lui seul)

Je ne me cacherai pas de mes préférences carnivores. Je n’ai rien contre les végétariens, végétaliens, crudivores ou tout autre amateur d’un régime autre que le mien. Par contre je suis émerveillé que notre société occidentale vit dans une abondance tellement grande qu’on puisse se permettre de débattre non pas ce que l’on PEUT mais ce que l’on DEVRAIT manger. Il n’y a pas si longtemps, à l’échelle géologique, l’homme n’avait pas le luxe de se demander quelle nourriture était la meilleure pour lui mais plutôt quelle nourriture va me permettre de survivre jusqu’à mon prochain repas.

C’est peut-être inhumain la poursuite et la mise à mort sur la banquise. Mais quand on regarde toutes les causes que ces vedettes ne décrient pas comme les massacres au Rwanda ou au Darfour, des africaines qui donnent naissance à des enfants qu’elles ne peuvent pas nourrir à cause de la famine qui ne peuvent pas avoir recours à des moyens contraceptifs à cause d’une religion qui leur interdit, de la pratique de l’infibulation, des prisonniers politiques, des prisonniers condamnés à mort, nous devons comprendre que ce qui est humain c’est de tuer notre prochain. All we are saying is give seals a chance, comme McCartney pourrait vouloir paraphraser.

lundi, mars 20, 2006

Ultraviolette

J’avais le choix entre 2 films en fin de semaine : Ultraviolette et V comme Vendetta. Ma douce moitié ayant son mot à dire, je suis allé voir Ultraviolet.

Contrairement à ce que le titre peut laisser sous-entendre la majeure partie de l’action se passe dans le spectre visible de la lumière. Le film raconte l’histoire de Violette qui vit dans un monde « que l’on risque de ne pas comprendre ». C’est un monde où tout le monde est obsédé par la santé au point où le pouvoir est détenu par les docteurs. Ce qui a démarré cette peur de la maladie c’est un virus qui transforme les humains en hémophages (c’est comme un vampire mais avec un nom plus bizarre). Violette est une hémophage et elle doit intercepter une arme ultime qui risque de détruire sa race. Mais quand cette arme se révèle être un petit garçon, sa fibre maternelle se fait aller et lui empêche de détruire l’arme en question.

À la sortie du film j’étais mi-figue, mi-raisin sur ce que venait de voir. C’était quand même un film avec des vampires ninjas mettant en vedette Milla Jovovich qui est quand même assez jolie de sa personne. En plus le film était réalisé Kurt Wimmer qui avait fait le très excellent Equilibrium à l’époque. Avec un peu de recul par contre je trouve que le film est plus que passable.

Plutôt que de détruire le film tout de go, voyons plutôt les bons côtés. Premièrement la photographie est simplement magnifique. Les prises de vues sont superbes et malgré le fait que la majorité des décors sont faits à l’ordinateur, on s’en rend rarement compte. Par contre, tout le film est filmé en genre de soft-focus qui donne l’impression que tout le monde est flou.

Les scènes d’action sont aussi biens ficelées quoique assez improbables. La moto qui monte sur les murs est peut-être amusante à voir mais j’aimerais voir la face d’un conducteur de moto grimpe un mur tout peinard quand tout d’un coup son gravito-gadget manque à mi-chemin.

Je dois aussi donner des applaudissements aux costumiers de ce film qui ont fait un travail de maître pour la création d’un look d’enfer.

Ensuite, vient la présence des sus-mentionnés vampires-ninjas. J’aurais imaginé qu’un vampire-ninja serait apte à rivaliser avec mon hypothétique mais très efficace cyberninja mais les vampires-ninjas ont une vie courte et remplie d’erreurs fatales. Le poste de ninja suprême reste donc aux cyberninjas. Donc grosse déception du côté ninja de toute l’affaire.

Maintenant parlons du moins bon. En première ligne vient l’histoire. Ou enfin, ce qui passe pour l’histoire. Ça va du décousu au ‘Mais pourquoi elle fait ça?’. Nous avons droit à un assortiment de personnages dont on ne voit pas trop l’utilité dans l’histoire. Ces personnages commettent entre eux le second crime du film : les dialogues. Ces dialogues sont livrés d’un côté par le méchant qui en beurre épais et de l’autre l’héroïne qui essaie d’avoir l’air cool en marmonnant chaque réplique entre des dents serrées.

En plus, j’ai quelques réserves sur des points têteux de l’histoire mais ce serait difficile d’en parler sans vendre de punchs.

Je donne donc à Ultraviolet 2 ninjas. Si vous voulez le voir, vous pouvez facilement attendre la sortie en vidéo. Mais si vous voulez louer un meilleur film de Kurt Wimmer, faites-vous plaisir et louez Equilibrium.

vendredi, mars 10, 2006

Aux armes citoyennes

Hier c’était ma journée pour les aventures. Je travaille présentement dans un building adjacent à un mail dans le centre-ville de Montréal. Donc sur l’heure du midi il m’arrive souvent d’aller me taper un repas rapide dans le coin resto dudit mail.

Mais hier le mail était assiégé, figurativement, par l’armée canadienne. On offrait aux hommes et femmes d’affaires sur leur heure de dîner ainsi qu’au badaud ébahis un défilé de mode des forces armées.

Je me suis demandé, en voyant ce cirque, qui est-ce que l’armée essayait de convaincre avec cette démonstration de mes taxes à l’œuvre. Était-ce les femmes qu’on essayait de séduire en leur montrant qu’on pouvait être soldat et sexy? Ou encore essayait-on d’attirer les hommes en leur montrant que tu peux être dans l’armée et rencontrer des femmes.

Puis la réponse m’est apparue :le gros truck! Une rutilante camionnette blindée de nos forces armées était installée au milieu de la place pour que tout le monde puisse rentrer de dedans. Voyant ce monstre de la route je me suis dit qu’ils essayaient d’attirer les mères de familles qui doivent trimballer la marmaille. Avec un engin comme ça, j’imagine une sorte de super-soccer-mom qui trimballe son clan d’un match à l’autre avec sa progéniture avec dans l’œil un éclair semblant dire : « enwèye, dis moi que mon kid est moins bon que le tiens si tu veux te faire rentrer dedans par mon gros camion. »

Puis, l’illusion a été brisée par le gros joueur de cornemuse en kilt qui a clos le défilé.

Pendant que je fabulais ces conneries, j’étais inquiet. Et si les terroristes anti-chasse aux phoques venaient mettre le Canada à feu et à sang? Qui nous protégerait pendant que l’élite de notre armée déambulait sur la sellette? Et j’en suis venu à la conclusion toute évidente qu’on pouvait sûrement compter sur les mannequins pour prendre les armes contre ces envahisseurs.

Mauvaise nouvelle pour maman

J’ai appris hier, d’une parfaite inconnue en plus, que je suis adopté. Je ne suis pas un petit francophone d’un village du fin fond de la Gaspésie. D'après ce que j'ai pu comprendremon véritable nom de famille est « Montgomery » et j’ai des tapis qui ont besoin de nettoyage. Deux coups durs à encaisser dans un seul coup de fil.

Laissez-moi plutôt vous mettre en contexte.
Nous sommes jeudi le 9 mars (212 jours avant le jour M). Je suis pogné dans le trafic et mon téléphone cellulaire sonne. Je suis en retard pour un rendez-vous alors j’imagine qu’à l’autre bout du fil c’est mon oncle qui se demande si j’arrive bientôt. C’était plutôt cet oiseau de malheur qui m’a annoncé ces sombres nouvelles. Voici la conversation.
Téléphone : drelin – drelin
Moi – Allo?
Elle – Hello?
Moi – Allo?
Elle – Could I speak to mister or Miss Montgomery Please?
Moi (poliment et pour expéditivement lui faire comprendre que c’est un mauvais numéro) – Sorry, but you have a wrong number
Elle – Is this 514 – mon numéro de cellulaire?
Moi – Yes but there is no mister Montgomery here
Elle – This is (company name) carpet cleaning services and we…
Moi (brusquement parce que les vendeur au téléphone me font suer) – I am SOOOOOOO not interested!
Elle – No need to be rude sir!
Moi – Well you have to understand, I’m French and you call me to sell me a product I don’t want in English
Elle – You’re not French sir, I should know my husband is Québécois and….
Moi – Va donc chier chu pas Français! Veux tu ben m’en sacrer un p’tite!

Avec le recul, je me dis qu’elle a raison. Après tout, son mari est québécois. Elle doit avoir un sixième sens pour détecter ma francophonie. Je dois donc en venir à la conclusion que je suis un bloke, une tête carrée, un lèche majesté, un mangeur de fish and chips, bref : je suis anglais. Quoiqu’elle ne m’a pas précisé quelle est on origine. Je pourrais facilement être chinois, va savoir! C’est ma mère qui va être surprise d’apprendre que je suis adopté. En plus, ça va être difficile pour moi de communiquer avec elle maintenant, elle qui a vocabulaire anglais limité à yes, no, toaster et ice cream.

En plus, elle représente une firme de nettoyage de tapis. C'est donc qu'elle s'est rendu compte que j'ai besoin de ce service. Je vais devoir poser des tapis chez-moi pour me plier à cette offre de nettoyage.

Ce qui me fait suer le plus dans toute cette affaire (à part le fait que je vais devoir contacter toutes les agences gouvernementales, banques, concessionnaires automobiles, employeurs, et autres organisations qui m’ont demandé ma langue de correspondance et que je devrai contacter pour changer ma langue de communication pour l’anglais) c’est la confirmation de la mort de la maxime « le client à toujours raison ».

Je suis conscient qu’il y a eu des abus de la part des clients et que travailler dans le commerce du détail implique d’être mis en contact avec des imbéciles. Mais au mois avant les imbéciles ils avaient leur mot à dire. Mais quand une vendeuse est rendue au point de contredire un client sur sa langue d’origine, c’est le bout de la marde.

Qu’est-ce que cette téléphoniste a bien pu penser pour se dire : « Cet homme a un motif ultérieur pour me mentir sur sa langue d'origine »? Il fut un temps où j’aurais pu rentrer dans un magasin et dire à un vendeur : « I am speaking French » et l’une de deux choses se serait produite :

  1. Un vendeur normal m’aurait adressé en français (sauf probablement chez la Baie mais ça c’est une autre histoire)
  2. Un robot de Star Trek aurait eu un bogue fatal permettant à l’équipage de l’Enterprise de se sauver.

Aujourd'hui si j'essaie ce petit stratagème, je me compterai chanceux si je m'en sort avec juste des gros mots de la part du gérant.

À moins que l’on voit dans cet appel téléphonique que la prochaine étape pernicieuse de la conspiration anglaise pour nous assimiler. Le travail lancé en 1760 passe maintenant à la tactique 1984 : si on leur répète sans cesse qu’ils sont anglophones, il s’assimileront tous seuls. Plus besoin de les noyer dans les films, la musique et la culture anglophone, nous les appellerons un par un et nous leur diront : vous n’êtes pas français. D’ici une ou deux générations, ils seront à nous.


C’est à nous de contre-attaquer. Et voici comment il faut s’y prendre :
Allez dans un édifice gouvernemental où on offre un service bilingue.
Exigez d’être servi en anglais et essayez de tenir une conversation comme suit :
Préposé aux sévices à la clientèle (PSC) : Bonjour, que puis-je pour vous?
Vous : J’exige d’être servi en anglais
PSC: Fine sir! How may I help you today?
Vous: désolé, je ne comprend pas.
PSC : vous ne parlez pas anglais?
Vous (indigné) : hey! J’exige un service en anglais exclusivement!
PSC: OK sir! What can I do for you?
Vous: Quoi! Je ne comprends rien!
Etc.

Peut-être qu’avec cette technique vous ne convertirez personne à la francophonie mais au mois vous aurez fait un grand pas pour le surréalisme. Et tout le monde sait que girafe poilue doit frugaliser ses traines en plumes.

mercredi, mars 01, 2006

Mirrormask

Tout récemment sorti dans votre club vidéo, vous pouvez trouver le film Mirrormask que j’ai écouté récemment.

Mirrormask raconte l’histoire d’Helena Campbell, une jeune fille dont les parents sont propriétaires d’un cirque. Helena n’aime pas la vie de romanichel imposée par le choix de profession de ses parents. La mère d’Helena succombera à un mal mystérieux après une conversation particulièrement houleuse avec sa fille. Rongée par le remord et consternée parce que son père lui cache l’étendue du mal de sa mère, Helena se retrouvera dans un monde mystérieux où la balance entre la lumière et les ténèbres a été brisée. Helena devra trouver la raison du déséquilibre lumière/ténèbre et pourquoi le monde semble s’effondrer autour d’elle.

Le film Mirrormask est basé sur un script de Neil Gaiman et Dave McKean et je dois dire que j’ai loué ce film en grande partie à cause de la participation de Gaiman. J’ai loué ce film un peu à reculons car les derniers ouvrages de Gaiman m’avaient un peu déçu. Mais j’ai été très agréablement surpris par ce film.

Si je devais vendre le film, je le décrirais comme un genre d’Histoire sans fin rencontre Alice au pays des merveilles avec un look qui rappelle un peu Bosch. L’histoire en fait est assez ordinaire et parfois un peu décousue mais le look du film vient compenser pour les lacunes dans l’histoire.

Le film a un look onirique (un beau mot pour dire fucké mais dans le bon sens du terme). Les jeux de caméra et les décors sont absolument époustouflants. Même si on est conscient qu’une grande partie de ces décors sont faits à l’ordinateur, la démesure des lieux et des événements sont carrément géniaux.

La musique qui accompagne ces images est un peu trop aérienne à mon goût mais vient ajouter à la « texture » d’un rêve animé. Personnellement, cette musique m’a un peu tapé sur les nerfs mais seulement dans certains points du film. La plupart du temps cette musique est tolérable et un numéro chanté (on reprend « why do birds suddenly appear ») m’a vraiment emballé.

Je donne 4 ninjas à Mirrormask, mais c’est des ninjas bien masqués. Comme film pour enfant, c’est extrêmement réussi mais l’histoire peut laisser quelques adultes sur leur faim. C’est un film qui est presque incontournable pour son look qui m’a laissé pantois.