dimanche, février 20, 2005

Constantine

N’écoutant que mon courage et faisant fi de toutes les critiques que j’ai pu lire attestant la piètre qualité du film, je suis allé me taper Constantine (Et chantons tous en cœur : elle avait de tout petits petons, Constantiiine, Constantiiiiiine).

L’histoire est centrée autour de John Constantine, un type comme les autres à une exception près : il peut voir les anges et les démons qui nous entourent. En fait, il peut voir les ‘half-breeds’ qui sont sur la terre parce que les anges et les démons ne peuvent pas entrer sur notre plan normalement. Évidemment, c’était avant qu’un type mette la main sur la Lance du Destin (la lance qui a percé le flanc du Christ ou encore la Lance de Longinus, qu’on a pu voir en vedette récemment dans un obscur petit film de Mel Gibson) qui va permettre à Mammon, le fils de Lucifer, d’envahir notre monde et de créer l’enfer sur la Terre. John essaiera aussi d’aider une policière à résoudre le mystère du suicide de sa sœur jumelle.

Le film Constantine est une adaptation de la bande dessinée Hellblazer. Je n’ai jamais lu la série et tout ce que je connais du personnage de John Constantine, c’est son apparition dans la série Sandman. Mais je n’ai pas vu grand-chose qui corresponde avec le peu que j’en connaisse. John est sensé être blond et british et il habite Londres. Dans le film, il est joué par Keanu Reeves et il est donc brun, canadien anglais (donc pratiquement américain) et il habite ce qui semble être une ville générique américaine mais qui est possiblement Los Angeles.

Heureusement que je n’ai pas lu la BD dans le fond puisque qu’avec le peu que j’en connais j’ai quand même trouvé le moyen d’accrocher sur une poignée de détails insignifiants.

J’aimerais quand même lire la série puisqu’il semble y avoir beaucoup de trucs cool dans le film. Malheureusement le film essaie de condenser tellement de trucs dans un petit 2 heures qu’on vient à en perdre un peu la suite des événements. Et comme le film ne perd pas de temps à expliquer au gens ce qui se passe ou pourquoi, ça devient vite confus si on ne porte une attention constante à l’histoire.

Et de toutes façons même si un personnage avait pris le temps de nous expliquer, on aurait pas vraiment compris ce qui se passe parce la plupart des personnages du film sont manifestement incapables de parler de façon intelligible. Ce n’est pas leur accent qui fait que je ne peux pas les comprendre ou la complexité du vocabulaire utilisé, juste une incapacité totale de parler de façon compréhensible de la part de certains acteurs.

Je dois aussi questionner le casting de Keanu dans le rôle principal. Avec sa présence et le thème du surnaturel dans notre monde j’avais parfois l’impression d’écouter The Matrix mais avec Dieu et Lucifer qui se battent pour le contrôle de l’humanité au lieu d’un Ordinateur et d’une bande de joyeux Hackers qui se battent pour le contrôle de l’humanité. L’effet donnait un sentiment de déjà-vu qui n’était pas nécessairement de circonstance. La scène où Rachel Weisz est comme attirée par ce qui semble être l’aspirateur de l’espace de The Forgotten n’aide probablement pas au sentiment de ‘Me semble que c’est réchauffé’.

Une autre dérogation à l’univers de Sandman (qui est partagé par Constantine) c’est que Lucifer est un vieux croûton désagréable et vaguement efféminé plutôt qu’un séduisant jeune homme à qui on donnerait assez ironiquement le bon dieu sans confession. À vrai dire, si j’apprends un jour hors de tout doute que Lucifer est aussi agressant je vais faire tout ce que je peux afin de ne pas passer mon après-vie dans le même coin de territoire céleste que lui.

Le film fait un bon usage d’un de mes élément de scénario favori : la punition ironique. La scène avec le prêtre alcoolique qui cherche à assouvir son besoin est particulièrement réussie. Par contre le film fait aussi usage d’un des éléments les plus désagréables sorti d’Hollywood : le sous-fifre qui veut fort-fort devenir aussi bon que Constantine mais qu’on sent qu’on ne doit pas s’attacher à.

Sommes toutes, le film est quand même assez bien et je lui décerne 3 ninjas. Comme c’est la note qui se situe exactement entre 1 et 5 ninjas, on voit que la balance est maintenue et qu’il n’y a pas d’intervention divine ou maligne. Bon en fait comme on sait que Constantine est voué à l’enfer parce qu’il a tenté de se suicider étant plus jeune et qu’il a subi l’influence du démon la cote est révisée à 2 ninjas et demie pour refléter le tourment du personnage principal.

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