mardi, avril 06, 2010

Le Choc des Titans (sauce 2010)

C'est dopé à la nostalgie (et un peu au popcorns) que je me suis lancé vers le cinéma pour aller voir le remake du film qui m'a le plus marqué étant jeune.  Contrairement à d'autres grands ados de mon âge, ce n'était pas La Guerre des Étoiles qui m'avais marqué à jamais mais bien Le Choc des Titans.  Et si original ne se mesure pas au souvenir que j'en ai, il a au moins le mérite d'être quelques ordre de grandeur de meilleur à son remake.

Le remake de Le Choc des Titans répond enfin à la question: qu'est-ce qui se passerait si on faisait un film sur la mythologie grecque sans vraiment savoir de quoi on parle.  J'ai LITTÉRALEMENT vu des épisodes de Xena: Warrior Princess qui se collaient plus au mythes grecs.  Et ça c'était juste la narration à l'ouverture du film.

En fait, j'ai une vision de ce qui s'est passé dans la réunion où le scénario a été écrit.  Dans ma vision je vois une bande de scénaristes hollywoodiens qui regardent le film original et une montagne de cocaïne.

Oui,  tous les moments forts du premier film sont frappés: le pégase, Charon, le Kraken, la salle ou Zeus garde des statues de tous les hommes, Médusa, les sorcières stygiennes et l'épée magique mais les rassemble dans un ordre absolument aléatoire et chaque élément ne sert qu'à servir une scène d'action qui n'attend pas l'autre.  Ils ont même remplacé Maggie "Thetis/ McGonnagal" Smith par Ralph "Ares / Voldemort" Fiennes pour garder le même nombre d'acteurs qui ont contribué aux deux franchises.

Je pense que les 15-20 premières minutes du film sont les plus confuses que je n'ai jamais vu à l'écran.  Pas que le reste du film fasse du sens trop-trop mais c'est moins pire.  Jusqu'au moment ou un des scénaristes dans un délire orgiastique de coke et de d'arrogance de croire qu'il est meilleur que les autres dise: "Savez-vous ce qu'il manque à ce film basé sur la mythologie grecque avec un monstre scandinave?  Des sorciers inspirés des légendes arabes".  Oui Monsieur!  Ils ont rajouté des Djinns.  Des djinns en bois à part ça.  J'vous ai-tu dit qu'ils étaient gelé comme des balles quand ils écrit ce scénario là?

À la fin j'ai calculé rapidement que pour rentrer le temps d'une éclipse dans la ville dont il s'est éloigné pendant 10 jours, le héros a du parcourir une distance approximative de 1000 kilomètres en environ 10 minutes.  Ce qui donne environ 1667 m/s à dos de cheval volant.  Vous pensez peut-être que ce n'est pas impressionnant mais gardez en tête que le son voyage à 343 m/s dans l'air.

Et pourquoi rentrer à Argos à environ Mach 4,9? Pour sauver une princesse qui doit dire en tout une vingtaine de mots dans le film.  Je pense sérieusement que je n'ai jamais vu un personnage dont j'en avait autant rien à foutre de le voir se faire sacrifier dans un film.  Le père adoptif du héros parle plus que elle dans tout le film et il  meurt environ à la 5 ou 6ième minute.  (il est peut-être un peu tard pour répéter ma règle que je me fous des spoilers pour les films envers lesquels je n'ai aucun respect.  Considérez-vous avertis)

Ce qui me donne le plus de maux de tête par contre c'est que je ne peux pas voir si le message du film est pro-athéisme ou pro-religion.  D'un côté on a le héros qui fait tout pour renier l'aide des dieux et qui proclame la  supériorité de l'Homme sur le divin et de l'autre on a des dieux qui prennent vengeance sur la race humaine parce que celle-ci se pense meilleure qu'eux.  J'imagine que cette ambiguïté permet à chacun de voir ce qu'ils veulent.  Pour les ultra-religieux, c'est une parabole qui devrait servir d'avertissement aux pécheurs en tout genre que Dieu/Yaweh/Allah/Boudha/L. Ron Hubbard ou autre bonhomme dans le ciel va finir par perdre patience et déclencher sa version de la fin des temps.  D'un autre côté, les athéistes peuvent souligner que le héros n'a (presque) pas besoin des dieux pour réussir dans la vie.

Évidemment, je serais curieux de lire ce qu'un type comme Richard Dawkins pourrait bien écrire sur l'athéisme dans un monde où les dieux, s'ils sont assez fâchés, peuvent passer chez-vous pour te balancer des briques dans ta fenêtre de salon. 

Je donne un demi-ninja à ce film sauf que dans cette note il y a un quart de ninja qui correspond à la plogue gratuite et inutile du hibou mécanique du premier film qui était probablement juste là pour faire plaisir aux fanboys.

Je vous implore de ne pas aller voir ce film. Sérieusement, je recommande Twilight avant de recommander ce film.

Le Choc des Titans (sauce 1981)

Il y a deux films qui m'ont amener à passionné à la mythologie grecque quand j'avais environ 7 ou 8 ans: Les Douze travaux d'Astérix (pour l'explication des douze travaux d'Hercule) et Le Choc des Titans.  Il y avait aussi un dessin animé intitulé The Mighty Hercules dont je ne comprenais pas un traitre mot, ne parlant pas anglais à cet âge (ça ne m'empêchait pas de l'écouter à tue-tête à six heures du matin au grand damn de mes parents).

Mais celui qui m'avais le plus marqué c'était Le Choc des Titans, que j'ai vu pour la première fois au ciné-parc avec mon papa et ma grande sœur.  Même si les effets spéciaux n'étaient pas à la mesure de La Guerre des Étoiles qui était sorti deux ans plus tôt, c'est probablement un des films qui a le plus impressionné le petit garçon que j'étais.

De savoir que le film allait recevoir le traitement du remake a carrément rallumé mon cœur d'enfant.  De plus, le remake sortait le jour de mon anniversaire, un signe clair que les Dieux Olympiens exigeaient que je me précipite vers le magasin le plus prêt qui tenait le film en inventaire.

C'est presque tremblotant que j'ai inséré le film dans mon lecteur et que je me suis assis pour écouter ce film baigné de ma nostalgie enfantine et de la révérence d'un mordu de cinéma pour Laurence Olivier (Zeus), Maggie Smith (Thetis, mieux connue des jeune pour avoir joué professeure McGonagall dans la série Harry Potter) et les effets spéciaux de Ray Harryhausen dans son dernier film. 

Et que pense l'adulte du film qui a meublé son monde imaginaire pendant ces années formatives de son enfance?  C'est un putain de miracle que je ne sois pas plus attardé que je ne le suis.

Je ne sais pas si c'est les textes livrés avec tout le naturel d'une beurrée de Cheez Whiz sur une tranche de polyester ou certains effets spéciaux qui sont vraiment horribles ou le hibou mécanique ancêtre spirituel de Jar-Jar Binks mais me semble que rien ne marche dans ce film.  Les acteurs qui jouent les dieux sortent leur épingle du jeu pas trop mal mais le seul attribut positif que je peux trouver à Harry Hamlin (qui tenait le rôle principal) c'est qu'il probablement les plus gros mamelons que j'ai pu voir sur un homme.

Heureusement, j'ai quand pu me réconforter du fait que le film reste raisonnablement près de la mythologie grecque et tisse des liens intéressants entre plusieurs légendes disparates.  À part bien sûr le Kraken qui tient plus des mythes scandinaves.  D'ailleurs, je ne comprend pas pourquoi on n'a pas emprunté un des multiples monstres des légendes grecques qui auraient amplement fait la job de "transformation de la ville en écrapout".

Je donne donc au Choc des Titans (version 1981) 2,5 ninjas.  Mais prenez garde, il y a au moins un ninja et demie de cette note composée de pure nostalgie et de souvenirs d'une soirée ou mon papa nous a amené voir un film, ma sœur et moi.