mercredi, mars 29, 2006

Seal Cotton Balls (Ouate de phoque!)

Paul McCartney l’a fait, Brigitte Bardot l’a fait et maintenant c’est Pamela Anderson qui se lance dans le débat. La chasse aux phoques, ce n’est pas bien. Et si des stars le disent, il faut les croire.

Après tout, tout le monde sait que de vendre tant d’albums ou de jouer dans tant de films vous donne de la crédibilité en tout. Et toutes les stars sont d’accord pour dire qu’un blanchon ça se doit d’être protéger. Ça tombe justement bien que tuer un blanchon c’est illégal au Canada.

Évidemment, pour la chasse aux phoques, c’est facile de voir ce que l’on doit condamner cet acte, toutes les stars sont d’accord. C’est quand elles s’opposent que c’est plus complexe. Si Arnold Schwarzenegger nous dit de voter Républicain et que Ben Affleck et George Clooney nous somment de leur côté de voter Démocrate, comment savoir laquelle est la bonne cause? On compare les films qu’on aime/n’aime pas ou bien est-ce seulement les revenus au box-office qui comptent? Après tout, je ne voudrais pas décevoir le pote de Good Will Hunting mais d’un autre côté je ne veux pas que le Terminator vienne me casser la gueule.

Mais je m’éloigne du sujet : la chasse aux phoques. C’est facile de condamner la chasse aux phoques. Les images sont choquantes. Quand on voit le site d’un dépeçage bien en règle où les phoques font place à une mare de sang et d’entrailles, c’est facile d’être choqué.

Mais moi, j’ai horreur des positions si facilement moralement défendables. Donc je dis : « sus aux phoques ». Évidemment, je ne suis pas une star donc vous pouvez foutre mon opinion aux poubelles mais je vous la donne quand même et je promets de faire un effort d’obtenir un premier rôle dans un film si vous tenez une manifestation avec des pancartes qui défendent mon point.

Sus aux phoques, dis-je. Le premier argument que je peux donner contre la menace pinnipède c’est que les populations autochtones utilisent le phoque depuis des temps immémoriaux. Dans les années ’90, la France a dénoncé le comportement du Canada suite à la crise d’Oka et des déclarations de chefs autochtones (Max Gros-Louis entre autre) qui ont dit que le Canada conduisait un génocide de sa population autochtone. D’ailleurs, une grande place a été laissée à « la question autochtone » lors des dernières élections quand il a été mis au jour que les conditions de viens sur certaines réserves sont déplorables.

Aujourd’hui la France, représentée par Brigitte Bardot dans ce débat (note à la France : trouvez un représentant moins ridicule), monte aux barricades pour nous empêcher de laisser aux autochtones cet élément clé de leur mode de vie. Or, l’autochtone moderne ne se promène plus dans la taïga à pied d’un îlot de glace à un autre. Son territoire s’est agrandi grâce à la motoneige ce qui fait qu’il peut couvrir plus de territoire. Territoire occupé par ces salopards de la banquise qu’il faut donc libérer. En plus, l’équation est simple : si tuer un phoque permet la survie d’un inuit, tuer 20 phoques permet d’en sauver 20. Logiquement donc, tuer tous les phoques permet de sauver tous les Inuits. Ne me dites pas que vous aimez les phoques mais que vous ne voulez pas sauvez les Inuits sinon je vous traite de racistes. Pas besoin d’arguments quand on a des épithètes suffisamment véhéments.

Je déclare aussi une fatwa sur ces tas de graisse au nom du système de santé canadien. Dans les dernières années il y a eu un battage médiatique constant sur le fait que l’obésité galopante des canadiens nous met en danger de MORT. L’embonpoint provoque toutes sortes de maladies du diabète aux troubles cardiaques. Et qu’est-ce qu’un phoque sinon un moyen de transport pour un tas de lard? Notre système de santé ne pourra pas survivre à long terme si nous devons payer sans cesse des vétérinaires pour aller faire des pontages coronariens et des piqûres d’insuline à ces obèses morbides sur palmes. Et cette obésité ne pourra même pas partir même avec un DVD d’exercice de la belle Pamela car les phoques sont trop pingres pour se payer un lecteur et une télé.

En plus les phoques se gavent à la belle journée de poissons riches en oméga 3 et en métaux lourds (gracieuseté d’à peu près toutes les industries du continent américain qui déversent leurs rebuts dans l’eau et sont ensuite avalés par les poissons). Selon la propagande pro oméga 3 que je lis un peu partout, cette protéine rend plus intelligent et aide à combattre l’Alzheimer. Si on peut se fier à Darwin, nous pouvons aussi anticiper que les phoques qui survivent assimilent les métaux lourds des poissons. Je peux donc prédire que d’ici une poignée de générations les phoques développeront une intelligence surhumaine à cause de l’oméga 3. Cette intelligence sera d’autant plus redoutable que les phoques métaboliseront les métaux lourds dans leur organisme pour former une sorte d’exosquelette indestructible qui feront d’eux un super prédateur que même les obus ne permettront plus d’abattre. Au nom de la science qui devient folle, il faut donc bloquer ce fléau pendant qu’il est encore temps.

Évidemment, je dramatise. Mais je crois que les chasseurs de phoques sont surtout victimes du fait que c’est difficile de se cacher pour faire nos petites affaires sur la banquise. Si on tue un daim dans la forêt, il y a de fortes chances qu’un caméraman ne pourra rien filmer car les arbres cachent l’acte de la mort de l’animal. Même chose pour un abattoir où les murs protègent les sensibilités des gens.

Mais si au lieu de tuer en vase clos comme on le fait présentement nos bêtes d’élevages nous amenions notre bétail sur la banquise pour leur asséner un bon coup de masse sur le crâne comme au bon vieux temps, une de deux choses arriverait. Soit le nombre de végétariens augmenterait en flèche soit nous assumerions et accepterions la quantité phénoménale de mort qui nous entoure.

Aujourd’hui, nous cachons la mort. Nous faisons tout pour refuser de la voir. Notre viande nous apparaît dans notre supermarché nettoyée, dépecée, transformée, exsanguinée et bien malin celui qui peut reconnaître l’animal entier des paquets laissés sur les présentoirs.

Et c’est cette hypocrisie qui fait en sorte que l’on refuse d’admettre que Bambi ferait un bon repas. Au végétariens qui croient au dessin intelligent je dis : « Si Dieu ne voulait qu’on en mange, il ne l’aurait pas créer si délicieux ».

À ceux qui me demandent comment je peux faire pour détester un animal au point de le manger je répondrai que le végétarisme n’est pas né d’un mépris des végétariens envers le tofu. L’humain existe aujourd’hui parce qu’il a prit avantage des ressources qui lui était disponibles. Tant végétales qu’animales.

Mais un truc qui me chicote dans la saga Bardot et les phoques c’est que Bardot aurait pu commencer son combat pour les animaux dans son pays natal. En effet les pratiques de gavages des oies sont autrement plus barbares qu’un bon coup de bâton sur le museau. Mais j’imagine que c’est plus difficile de faire un photomontage touchant avec un animal aussi mal foutu qu’une oie. En plus, le massacre et la torture de ces animaux a lieu toute l’année, pas juste quelques mois au printemps.

Pour Pamela Anderson, elle s’offense des agissements du Canada alors qu’elle a déménagé dans le pays qui tue le plus grand nombre de prisonniers après la Chine. Mais j’imagine que c’est plus simple de prendre la défense des petits mammifères tout blancs et poilus qu’un type tout noir incarcéré pour meurtre.

Pour Paul McCartney, il ne veut pas qu’on tue nos phoques mais la cuisine britannique est probablement le crime contre l’humanité le plus répréhensible que l’on puisse imaginer.

Il y a même le chanteur Morissey qui refuse de venir faire un concert au Canada à cause de cette chasse. Évidemment cette annonce publique d’un chanteur peu connu n’est sûrement pas faite pour faire mousser les ventes de son album qui sort le 4 avril. Et je suis sûr que le fait que son album soit vendu au Canada malgré le fait qu’il ne viendra pas ici lui-même le laisse dans une colère noire mais qu’il est prêt à encaisser ses chèques de redevances quand même au nom de la musique. Après tout, il vient de se ‘mettre à dos’ un marché de 30 millions de Canadiens (soit légèrement mois que d’habitant dans l’État de New York à lui seul)

Je ne me cacherai pas de mes préférences carnivores. Je n’ai rien contre les végétariens, végétaliens, crudivores ou tout autre amateur d’un régime autre que le mien. Par contre je suis émerveillé que notre société occidentale vit dans une abondance tellement grande qu’on puisse se permettre de débattre non pas ce que l’on PEUT mais ce que l’on DEVRAIT manger. Il n’y a pas si longtemps, à l’échelle géologique, l’homme n’avait pas le luxe de se demander quelle nourriture était la meilleure pour lui mais plutôt quelle nourriture va me permettre de survivre jusqu’à mon prochain repas.

C’est peut-être inhumain la poursuite et la mise à mort sur la banquise. Mais quand on regarde toutes les causes que ces vedettes ne décrient pas comme les massacres au Rwanda ou au Darfour, des africaines qui donnent naissance à des enfants qu’elles ne peuvent pas nourrir à cause de la famine qui ne peuvent pas avoir recours à des moyens contraceptifs à cause d’une religion qui leur interdit, de la pratique de l’infibulation, des prisonniers politiques, des prisonniers condamnés à mort, nous devons comprendre que ce qui est humain c’est de tuer notre prochain. All we are saying is give seals a chance, comme McCartney pourrait vouloir paraphraser.

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