jeudi, mars 19, 2009

Watchmen

Il existe de ces histoires qui prennent une éternité à atteindre le grand écran. Et cette semaine c'est un projet qui mis un poil plus de vingt ans à voir le jour qui été porté au grand écran. Je parle du grand-père de tous les Graphic Novels: Watchmen.

Pour ceux qui ne connaissent pas ce cantique des cantiques geeks, Watchmen est une BD de Alan Moore qui déconstruit le mythe du super-héros costumé qui prend la justice dans ses mains. En fait, on parle plutôt de héros proprement dits que de super-héros car à une exception prêt, aucun des personnages n'ont de super-pouvoirs.

L'histoire suit principalement deux anciens amis: Rorsarch (un super-héros qui n'a jamais lâché son travail de héros malgré un loi qui rend ces activités illégales) et Daniel "Nite Owl" Dreiberg (héros à la retraite) qui enquêtent sur un complot pour éliminer les anciens super-héros.

C'est Zack Snyder qui refait la même magie qu'il avait fait pour 300 en adaptant pour le cinéma cette histoire qui avait la réputation d'être "infilmable". En voyant le travail qui a été accompli, on peut dire que cette réputation n'a peut-être plus raison d'être. Ça ne veut pas dire que l'œuvre s'est rendue à l'écran sans perdre quelques plumes.

Première victime du coupage au montage: l'histoire du type perdu sur son radeau. Cette histoire dans l'histoire reprenait quelques thèmes de la trame principale. Étant donnée que j'ai trouvé cette partie un peu plus pénible à lire que le reste de l'histoire, ça ne m'a pas fait de peine de la voir coupée au montage. Par contre, je peux voir la justification que ce mécanisme de narration passait bien sur papier mais ça aurait été impossible à inclure dans l'histoire sur film.

Seconde victime: les extraits du livre du premier Nite Owl. Encore une fois, c'est quelque chose qui aurait été difficile d'inclure dans le film sans ruiner le rythme. Le générique d'ouverture résume quand même quelques points de background. Ce générique d'ouverture vaut presque à lui seul le prix du billet d'entrée selon moi.

Troisième victime: la fin. Afin de simplifier l'histoire qui est quand même complexe, la fin a été réécrite. La nouvelle version reste quand même dans l'esprit général de la BD. Chaque fin possède ses forces ses faiblesses mais j'ai quand même préféré celle du livre. Par contre, j'accepte l'argument du réalisateur qui a admis qu'il a choisi cette fin car l'originale aurait demander un 15-20 minutes de plus au film pour l'expliquer. Comme le film fait déjà 2h38, ce temps supplémentaire aurait rendu le film impossible à faire passer en salle.

Quatrième victime: la censure. Même si la BD était assez violente et qu'il y avait un peu de nudité, ce n'est rien à comparer au film. Des scènes de sexe assez explicites, du sang présent au gallon et un énorme et omniprésent pénis bleu crèvent l'écran presque continuellement. Et quand on le voit en IMAX et qu'on passe une bonne partie de ce 2h38 à regarder une gigantesque bitte qui doit faire 3-4 mètres de haut à l'écran, ça marque son homme.

Sommes toutes, le film est très chouette et demeure dans l'essentiel fidèle à la BD. Mais cette fidélité vient un peu lui tirer dans le pied.

Il n'y a pas de "bons" dans ce film. Malheureusement, quand les gens pensent "super-héros", ils pensent à "bon". Or, comme l'histoire est une déconstruction du genre "héros en collants", la plupart des spectateurs auront une réaction négative à l'histoire. Je ne pense pas que beaucoup de gens vont sortir du film sans se rendre compte qu'un des points que l'auteur essaie de faire c'est que ça prend un sorte de personne spéciale pour décider de se balader en collants pour foutre des raclées à des "méchants". Spécifiquement, quand on y pense un peu, ça prend des genre de psychopathes ou encore des qui prennent en main les fonctions de juge, jury et bourreau.

Les thèmes du pouvoir et des abus qui viennent de ceux qui sont en situation de pouvoir sont peut-être aussi présents que dans le film mais encore une fois, c'est difficile de vendre du popcorn pour un thème aussi abstrait.

Je donne quand même 4 ninjas à Watchmen, des ninjas qui ont été bien content d'apprendre que Doc Manhathan est circoncis. Mais je suggère à ceux qui ne connaissent pas la BD de peut-être attendre de le voir en DVD. Les messages du film passent probablement mieux quand on peut prendre des pauses-pipi après avoir ingurgité un sceau de boisson gazeuse comme j'ai fait quand j'ai vu le film en salle.

Aucun commentaire: