lundi, août 15, 2005

Sin City - la BD (Péché-ville)

J'ai finalement acheté après quelques mois l'oeuvre complète de Frank Miller: Sin City qui s'étend sur 7 volumes.C'est beaucoup grâce à Frank Miller que le genre bande dessinée a repris un peu de ses lettres de noblesse.

Mais attention c'est un péché pour plusieurs amateurs du genre d'appeler ces oeuvres littéraires des bandes dessinées, on doit plutôt les appeler des romans graphiques (graphic novels). La ligne entre BD et roman graphique est assez floue mais en gros: si vous lisez un titre mensuel où les protagonistes sont des super héros, vous lisez probablement une BD mais si vous lisez un livre bien relié avec des valeurs de production élevées publié en un ou plusieurs tomes, vous avez affaire à un roman graphique (RG).

Sin City est donc une série de RG qui tirent son inspiration des films noirs. Les hommes sont des hommes, des vrais, des durs de durs. Les femmes sont belles et plus elles sont belles, plus elles sont dangereuses ou plus elles ont besoin de protection. Les méchants sont puissants et sont souvent des gens qui sont des bons gars aux yeux du public comme des politiciens ou des hommes d'église. Les flics sont pour la plupart tous pourris à part quelques-uns qui sont les derniers espoirs d'une ville damnée. L'atmosphère est sombre et cela se reflète dans l'art pratiquement uniquement en noir et blanc des bouquins.

Ceux qui ont vu l'adaptation de la série en film et qui ont aimé ce qu'ils ont vu à l'écran vont adorer les livres. L'adaptation est à ce point fidèle qu'on dirait qu'ils ont pris la BD comme story-board. Le résultat final est d'une violence inouïe et extrêmement graphique. On est très loin des baffes caricaturales d'Astérix ici. Le sang coule à flots et personne ne se gêne à le faire couler.

Il ne reste plus à ajouter la sexualité explicite et on se retrouve avec un paquet de livres qu'on ne doit vraiment pas laisser entre les mains des enfants. En fait, il serait même préférable de ne pas les mettre dans les mains de certains adolescents. Il y a même quelques adultes qui ne sont pas prêts à ce qui se trouve entre les couvertures.

Les livres peuvent être lus indépendamment puisqu'ils ne se suivent pas chronologiquement. La plupart des personnages se rencontrent dans un bar à un moment ou à un autre.

Le seul reproche que l'on peut faire à la série c'est que si on la lit sans protection adéquate, on risque un empoisonnement à la testostérone. En effet les héros, les vrais, sont tous des hommes. Les femmes sont souvent reléguées au second plan ce qui fait qu'il est difficile d'introduire une conjointe ou une amie éventuelle à cette série qui est pourtant excellente.

L'adaptation de la série en film est toute aussi violente que le RG mais il y a un peu moins de sexe car tout le monde sait que si un jeune voit un type tirer un autre type dans les testicules ça le rend un membre plus solide de la société mais s'il voit un homme nu de face ils vont devenir des mésadaptés qui ne seront jamais capable de fonctionner en société normale. Comme le RG, ce n'est pas un film que je recommanderais comme film pour un premier rendez-vous. Bien sûr, certaines filles aiment ce genre de film et votre premier rendez-vous peut être avec un homme mais en dehors de ces paramètres, c'est peut-être mieux d'aller voir autre chose si c'est votre première sortie avec quelqu'un que vous n'avez pas abandonné l'espoir de voir nu un jour.

Je donne à Sin City 3 ninjas. Ces ninjas n'ont que deux amis: l'un est un calibre 38 bien chaud à leur côté et l'autre c'est Jack. Jack Daniel. Oui, c'est un monde pourri mais quand elle est entrée dans leur bureau et que ses yeux se sont allumés avec ce mélange de terreur et de désespoir, les ninjas savaient qu'ils allaient devoir l'aider et qu'ils allaient le regretter.

Aucun commentaire: