mercredi, août 24, 2005
Pat Robertson, l'homme qui vu l'homme qui a vu le pied dans la bouche
Et bien aujourd'hui, le bougre a fait ce que tout bon télévangéliste qui s'est rendu compte qu'il a peut-être dit tout haut ce qu'il aurait du dire tout bas: il a prétendu être mal interprété. (voir cet article).
Selon lui il aurait suggéré qu'il ne demandais pas l'assassinat de Chavez mais qu'on "s'occuppe de lui" et qu'il y a "plein de moyens d'obtenir ce réultat, le kidnapping par exemple". Évidemment, l'énormité du propos tue la crédibilité du type mais ona quand même une figure publique qui demande le kidnapping d'un chef d'état élu démocratiquement. On est loin des armes de destructions massive ou encore de la libération de l'Irak.
J'essaie d'imaginer combien de microsecondes la contre-offensive américaine prendrait si George W. se faisait kidnapper par le Vénézuela.
Sauvez Mon Âme
Pour la modique somme de 48U$ par mois, mon âme est sauvée. Vous aussi pouvez profiter de cette offre mirobolante en allant sur ce site.
Quand je pense que je peux parrainer un enfant à partir de 25$ par mois, je me rend compte à quel point il est plus difficile de s'occupper du corps que de l'âme.
Par contre, je vais profiter du système capitaliste pour faire une contre-offre: envoyez-moi 20$ par mois et je vais placer un bon mot de votre part auprès du curé de ma paroisse. Vous pouvez si vous le voulez passer au plan "Or" et pour 30$ par mois je me déplacerai personnellement à l'église la plus prêt de chez-moi et adresser une prière en votre nom. J'ai aussi le plan "Platine" disponible où pour 50$ par mois je vais
- aller prier pour vous dans une église catholique
- passer dans une église protestante vous addresser un prière
- je passe dans une synagogue et priant pour vous à Yaveh
- je vais dans une mosquée placer un bon à Allah en votre nom
- je trouve un houngan pour faire un rituel pour vous auprès des bons anges
- je jaserai de votre bonté avec un raëlien et/où un extra-terrestre/Elohim
- je sacrifierai un hamster en votre nom dans un pentagramme (d'autres animaux disponibles moyennant un supplément)
- Dépendemment de la disponibilité de celles-ci, je ferai un souhait pour vous sous une étoile filante. Advenant un mois sans étoile filante, j'addresserai un souhait à la première étoile que je vais voir.
Avec tous ceci, toutes vos bases métaphysiques sont couvertes à moins que finalement Dieu soit un mormon, un scientologue ou un athéiste.
Alleluja!
mardi, août 23, 2005
Quand chrétien rime avec crétin
Pat n'est pas étranger à la controverse. En effet c'est lui qui avait à l'époque prié pour qu'un juge plus libéral de la cour suprème tombe malade et meurt afin que George W. Bush puisse le remplacer par un juge plus conservateur.
Ouaip! j'ai la solution pour Oussama Ben Laden et sa gang. Quand on est musulman et qu'on demande à son Dieu la mort de tous les Américains, c'est mal. Par contre, d'après ce que je peux voir, si Oussama se convertissait au christianisme et qu'il demandait à Dieu de tuer les Américains un par un il aurait sa propre émission.
God Bless America.
jeudi, août 18, 2005
Pas d'activisme comme le slacktivisme.
J'ai vu ces bracelets quand un confrère a essayé de m'en vendre un en me disant: "Veux-tu un bracelet pour supporter le cancer?". Du coup, je lui réponds: "Oui, le cancer est une maladie importante et on doit la supporter, après tout il y a plein de jeunes qui se promènent dans les rues et qui méritent le cancer. Il ne l'auront jamais si je ne fais pas ma part". Après que mon collègue eut bien compris que je rigolais, il a réessayé de me vendre un petit bout de caoutchouc jaune écrit "Nike" et "Live Strong". Il m'a expliqué que Lance Armstrong a lancé ces bracelets pour supporter le cancer (j'imagine qu'il faisait allusion à la recherche sur le cancer, mais enfin passons) et que l'argent qu'on donnait allait à la recherche.
Une petite recherche me permet d'apprendre que ces bracelets sont disponibles pour une panoplie de causes, se vendent entre un et cinq dollars américains et que la plupart reçoivent l'appui d'une vedette (Lance Armstrong pour le cancer "en général", Melissa Etheridge pour le cancer du sein, Sarah McLachlan pour la pauvreté, etc.).
Mon premier réflexe était de me demander "mais où va l'argent?". On a bien sûr le bracelet lui-même qui est vraisemblablement fait en série en Chine par des enfants à dix sous par semaine, les frais de la campagne pour vendre le maudit bracelet lui-même, les frais de maintien du site web où on vend ces trucs, et il est plus que probable que le ou la porte-parole se prenne une tranche de la tarte pour monnayer son image.
Mon second réflexe est de voir à quel point les gens sont prêts à faire n'importe quoi pour une bonne cause, pourvu qu'ils n'aient pas d'efforts à faire et que ça ne coûte pas trop cher. Si vous portez un de ces bracelets présentement, si votre cause vous porte tant à cœur, pourquoi ne pas avoir la force de vos convictions et donner de votre temps et de votre argent directement à un organisme qui s'occupe de la cause qui vous préoccupe tellement que vous lui sacrifiez un centimètre de poignet comme bannière publicitaire. Vous rendez vous compte que devant un fléau comme le cancer acheter un bracelet est littéralement le moins que vous puissiez faire?
C'est comme le ramassage des machins sur les canettes de cola. Pendant un certain temps, c'était la mode et même moi je l'ai fait à mes heures. Les gens m'en ont donné des dessus de cannettes, même la mère d'un confrère qui travaillait dans une classe du primaire m'a ramassé un sac en plastique plein. Dommage que ça n'ait probablement rien donné. Quoique j'ai lu un article il fut un temps qui venait contredire le lien précédent mais je suis maintenant incapable de le retrouver.
De faire ça, ça me donnait un petit sentiment de bien-être. Je faisais le bien avec un effort minime, bref j'étais devenu ce que certains appellent un slacktiviste. J'avais une cause qui me tenait à cœur et je l'affichais publiquement mais je ne faisais rien de "concret". Je passais mes languettes de cannettes au prochain maillon de la chaîne sans jamais rien recevoir en retour sur ce qu'il advenait de ces fameuses languettes.
Aujourd'hui, ce sont les petits bracelets en caoutchouc qui viennent remplacer les languettes. Mais cette fois-ci, je ne serai pas dupe. Oui, le cancer est une maladie atroce. Oui, je veux faire quelque chose. Je ne vais pas porter ce bracelet stupide et faire semblant d'être sensibilisé à une cause. Je ne sais pas encore comment je vais me mobiliser mais les suggestions sont les bienvenues.
mercredi, août 17, 2005
Indignation quand tu nous tiens.
Toujours est-il que dans la section Sports du Journal de Montréal d'avant-hier (édition du 15 août) on parlait évidemment de l'omnium de tennis qui vient à peine de finir à Montréal. Mais un article des plus anodins m'a accroché. C'est l'espace dévoué aux "secrets des tennismen". On y apprend des trucs super édifiants comme: le plus 'lambineux' serait Rafael Nadal puisqu'il est toujours dernière minute, qu'Agassi est considéré comme le tennisman le plus poli, etc. À date, rien de trop grave. Jusqu'à ce qu'on trouve l'entrée: "Les plus belles foufounes" dont le prix est décerné à Rafael Nadal et un autre joueur dont j'oublie le nom avec la mention: "vous comprendrez que ce choix appartient uniquement aux dames".
Sur le coup, j'ai eu la même réaction que quand l'animatrice de radio a lu cet extrait le matin même en ondes. Un petit haussement d'épaule pour un entrefilet inintéressant dans une section que je survole plus que je ne lis dans un des journaux les moins bien vus de la métropole. Environ dix minutes plus tard, alors que je m'apprête à retourner travailler en disposant de mon journal, ça me frappe. Un sentiment d'indignation absolument indélogeable.
Je suis atterré par ce que je lis. Premièrement: on insulte l'intelligence éventuelle d'un lecteur en utilisant l'euphémisme le plus crasse pour désigner les fesses. Deuxièmement: on prétend qu'il y a juste les filles qui regardent les fesses des gars alors que je connais un quartier au complet sur l'île même où les hommes sont reconnus comme portant une attention particulière aux fesses des gars. Troisièmement (et c'est là-dessus surtout que je me fâche): c'est la façon tout à fait anodine avec laquelle on réduit ces joueurs de tennis à des morceaux de viande sans qu'il n'y ait de levées de boucliers.
Imaginons que nous sommes dans cet univers futuriste de "dans deux semaines" et qu'à la conclusion de l'omnium féminin, on fasse une entrée dans le journal sur la joueuse de tennis qui a les plus belles fesses ou les plus beaux seins ou encore le décolleté le plus aguichant. Moi j'ai fort à parier qu'un groupe de féministes (allant d'une poignée à une armée) va se lever en criant haut et fort "DISCRIMINATION! EXPLOITATION! GANG DE MACHOS!". À ces dames, je dis: "Si vous n'avez rien dit pour les fesses de Nadal, fermez vos gueules et rassoyez-vous, vos cris hypocrites tombent dans des oreilles sourdes".
Pour paraphraser les Cow-boys Fringants, je suis né dans les années soixante-dix dans un Québec en plein changement. Quand j'étais jeune, c'était pratiquement correct de mettre toutes les femmes dans des bikinis et de les garder ignorantes dans la cuisine à élever des enfants. Le mouvement féministe a bien fait d'introduire des femmes dans des positions de pouvoir dans le milieu du travail. Mais ce qui m'écoeure de ce mouvement c'est que ses défenseurs et ses pratiquants ne se sont pas rendu compte qu'a regarder dans l'abysse, l'abysse nous regarde.
Quand je vois qu'on censure un commercial où Paris Hilton se trémousse en bikini sexy et couverte de mousse pour vendre un hamburger, j'approuve. Quand je vois qu'une annonce de Coca-cola diète se rend à la télévision et qu'on y voit le gars méga pétard qui se déshabille devant ces dames en changeant la bouteille d'eau pendant que celles-ci le mangent avec leurs yeux, ça me répugne. On objectifie l'homme aujourd'hui comme on objectifiait la femme autrefois, mais ça personne n'en parle.
Oui mais Luc, me dira-t-on, les gars ont déshabillé des filles pour vendre de tout depuis des années, qu'est-ce qu'il y a de mal à ce que les femmes le fassent à leur tour? Ce qu'il y a de mal, c'est l'hypocrisie de la chose. On ne peut pas décrier l'un et ne pas décrier l'autre sans avoir l'air hypocrite. Si on prend l'exemple à l'extrême (et je suis conscient de l'hyperbole): les peuples africains ont été réduit à l'esclavage pendant des années aux Etats-Unis, cela rendrait-il justifiable que des pays africains viennent kidnapper des américains pour en faire des esclaves?
Quand j'étais tout jeune (j'oublie l'année, j'étais vraiment très jeune) on a fait tout un plat parce que les tavernes étaient enfin ouvertes aux femmes. Mais aujourd'hui il est relativement commun d'avoir des gyms ouverts seulement aux femmes. Il y en a même un en haut de ma rue dans ma petite banlieue tranquille qui fait partie d'une franchise seulement accessible aux femmes. J'aimerais que quelqu'un m'explique la logique de "pourquoi est-ce répréhensible d'empêcher une femme d'entrer dans un lieu public mais pas d'empêcher un homme de rejoindre un club d'entraînement"? "C'est parce que les gars nous regardent comme des gros cochons dans les gymnases" me diront certaines. Soit, je concède le point, certains hommes sont des porcs. Mais pourquoi ne pas instaurer une politique de "période probatoire". Pourquoi refuser l'accès aux hommes gais qui eux en ont sérieusement rien à branler de ce que vous pouvez avoir l'air. Pourquoi renier que certaines femmes se rincent l'œil autant que les hommes dans les gymnases.
Mais pour revenir à mon propos initial, ce n'est pas tant les propos insipides de l'auteur de l'article (un certain Mario Brisebois) qui me frustrent, c'est que, encore en paraphrasant les Cow-boys Fringants, le problème de ma patrie c'est qu'il n'y a personne pour s'indigner. Pour s'indigner que ce qui est inacceptable pour un segment de la population l'est pour un autre. Mesdames, si vous vous insurgez parce qu'une chaîne de restaurants essaie de nous vendre le corps de la poupoule de l'heure au lieu du menu offert, je montrai aux barricades avec vous si vous me promettez d'en faire autant quand la même chaîne de restos va faire le même manège avec le pitou de l'heure. Mais si vous continuez de passer sous silence le traitement réservé aux hommes auxquels il me semble qu'on accorde le même respect qu'à du bétail reproducteur un peu niais, vous risquez de perdre un collaborateur de ce côté-ci de la tranchée de la guerre des sexes.
lundi, août 15, 2005
Sin City - la BD (Péché-ville)
Mais attention c'est un péché pour plusieurs amateurs du genre d'appeler ces oeuvres littéraires des bandes dessinées, on doit plutôt les appeler des romans graphiques (graphic novels). La ligne entre BD et roman graphique est assez floue mais en gros: si vous lisez un titre mensuel où les protagonistes sont des super héros, vous lisez probablement une BD mais si vous lisez un livre bien relié avec des valeurs de production élevées publié en un ou plusieurs tomes, vous avez affaire à un roman graphique (RG).
Sin City est donc une série de RG qui tirent son inspiration des films noirs. Les hommes sont des hommes, des vrais, des durs de durs. Les femmes sont belles et plus elles sont belles, plus elles sont dangereuses ou plus elles ont besoin de protection. Les méchants sont puissants et sont souvent des gens qui sont des bons gars aux yeux du public comme des politiciens ou des hommes d'église. Les flics sont pour la plupart tous pourris à part quelques-uns qui sont les derniers espoirs d'une ville damnée. L'atmosphère est sombre et cela se reflète dans l'art pratiquement uniquement en noir et blanc des bouquins.
Ceux qui ont vu l'adaptation de la série en film et qui ont aimé ce qu'ils ont vu à l'écran vont adorer les livres. L'adaptation est à ce point fidèle qu'on dirait qu'ils ont pris la BD comme story-board. Le résultat final est d'une violence inouïe et extrêmement graphique. On est très loin des baffes caricaturales d'Astérix ici. Le sang coule à flots et personne ne se gêne à le faire couler.
Il ne reste plus à ajouter la sexualité explicite et on se retrouve avec un paquet de livres qu'on ne doit vraiment pas laisser entre les mains des enfants. En fait, il serait même préférable de ne pas les mettre dans les mains de certains adolescents. Il y a même quelques adultes qui ne sont pas prêts à ce qui se trouve entre les couvertures.
Les livres peuvent être lus indépendamment puisqu'ils ne se suivent pas chronologiquement. La plupart des personnages se rencontrent dans un bar à un moment ou à un autre.
Le seul reproche que l'on peut faire à la série c'est que si on la lit sans protection adéquate, on risque un empoisonnement à la testostérone. En effet les héros, les vrais, sont tous des hommes. Les femmes sont souvent reléguées au second plan ce qui fait qu'il est difficile d'introduire une conjointe ou une amie éventuelle à cette série qui est pourtant excellente.
L'adaptation de la série en film est toute aussi violente que le RG mais il y a un peu moins de sexe car tout le monde sait que si un jeune voit un type tirer un autre type dans les testicules ça le rend un membre plus solide de la société mais s'il voit un homme nu de face ils vont devenir des mésadaptés qui ne seront jamais capable de fonctionner en société normale. Comme le RG, ce n'est pas un film que je recommanderais comme film pour un premier rendez-vous. Bien sûr, certaines filles aiment ce genre de film et votre premier rendez-vous peut être avec un homme mais en dehors de ces paramètres, c'est peut-être mieux d'aller voir autre chose si c'est votre première sortie avec quelqu'un que vous n'avez pas abandonné l'espoir de voir nu un jour.
Je donne à Sin City 3 ninjas. Ces ninjas n'ont que deux amis: l'un est un calibre 38 bien chaud à leur côté et l'autre c'est Jack. Jack Daniel. Oui, c'est un monde pourri mais quand elle est entrée dans leur bureau et que ses yeux se sont allumés avec ce mélange de terreur et de désespoir, les ninjas savaient qu'ils allaient devoir l'aider et qu'ils allaient le regretter.
lundi, août 08, 2005
Chronique nécrologique
C'est aujourd'hui le 8 août 2005 que Lenore, dite Lenore Tremblay-Gariépy (longue histoire), dite randominou, dite le chat de l'espace, dite la folle poilue est morte.
Elle laisse dans le deuil son maître, sa maîtresse, et deux autres chats qui ont l'air de s'en sacrer un peu comme l'an 40.
Elle est morte d'une maladie bien pernicieuse, ça aurait coûté trop cher de la garder en vie. Après une fin de semaine aux soins vétérinaires intensifs et n'ayant pas fait de progrès majeurs dans une infection qui l'a jetée à terre, son maître (moi) a décidé de mettre un terme à la vie d'un petit chat exceptionnel.
Lenore, moitié siamoise/moitié folle, a été nommée d'après un personnage de bande dessinée et d'après la personne qui manque au personnage principal dans le poème de Poe intitulé The raven. De façon assez appropriée, elle est aussi remémorée par le poème Lenore du même auteur.
Je me sens un peu ridicule de faire tant de mélodrame pour un p'tit chat mais c'est MON p'tit chat et tant pis si vous trouvez que j'en beurre épais. Mais comme le dit si bien l'autre:
An anthem for the queenliest dead that ever died so young
-A dirge for her the doubly dead in that she died so young.
(un chant pour la plus royale des mortes jamais morte si jeune
- un chant funèbre pour elle la doublement morte d'être décédée si jeune)