mercredi, juillet 20, 2005

Tiens! un bas! Et si nous nivellions vers lui?

Quand je lis une ânerie comme ça, je tombe en bas de ma chaise.

Ça fait plusieurs fois que j'entends des trucs du genre. On ne donne plus de notes aux étudiants au primaire: trop de stress pour performer. On ne fait plus redoubler les cancres, trop dommageable pour leur dévelloppement. Tim Horton fait une ligue pour apprendre à jouer au soccer aux jeunes de Montréal mais on ne compte pas les points, car l'important c'est de s'amuser. Tout ce charabia me rend dingue et me fout la frousse d'avoir des enfants.

Nous encourageons de plus en plus nos jeunes avec du renforcement positif: on leur dit qu'ils sont spéciaux, qu'ils sont uniques et ce même s'ils sont fantabuleusement ordinaires. Je veux bien comprendre que c'est difficile d'être objectif quand on a le fruit de notre union sur la selette. Mais bordel de merde, des fois nos enfants ont besoin d'un coup de pied au cul pour se rappeller que tout ne leur est dû.

J'ai entendu dans un reportage récemment que la nouvelle vague aux États-Unis c'est d'empêcher les jeunes de jouer à "la tag". En effet la traditionnelle tag était trop compétitive et certains enfants se sentent brimés d'être moins rapides que les autres. On joue maintenant à Cercle d'ami. Un jeu qui consiste à choisir un élève et tous les autres lui font un compliment afin de monter son estime de lui.

Et maintenant les 'échecs' seront appelés des 'succès reportés'... ... ... je suis littéralement incapable d'adresser une énormité aussi horrible.

J'ai grandi dans les années '70-'80, j'ai été un de ces enfants qui n'étaient pas bons à la tag, ni au ballon-chasseur, ni à la plupart des sports de la cours de récré. Même aujourd'hui, je manque de coordination générale ce qui fait que je sais que je ne suis pas fait pour la vie d'athlète professionnel. Mais dans la classe, excusez mon manque d'humilité, j'étais bon. Ma confiance en moi, je l'ai bâtie autour de ma réussite scolaire, que je sois incapable de faire une passe décente au voley-ball ne m'a jamais nui (sauf quand j'ai joué au voley-ball).

Quel genre de monde s'attend-t-on de voir les enfants d'aujourd'hui évoluer demain? S'ils n'ont jamais connu l'échec (pardon, le succès reporté), comment comprendront-ils que dans certains aspects de leur vie ils devront être meilleur ou mourrir?

Imaginez un monde ou on ne compare jamais personne entre eux de peur d'érafler leur estime d'eux.
  • Fini les couples de belles filles et beau gars. Les couples seront maintenant choisis au hasard et afin de ne pas encourager un sentiment de jalousie, les couples seront refaits à chaque 2 semaines.
  • Plus besoin de présenter une soumission compétitive lors d'un appel d'offre, suffit seulement de mentionner qu'on aimerait faire le projet et qu'on attend depuis longtemps depuis notre dernier contrat donc logiquement on est dû.
  • Au lieu de chanter Simply the Best, Tina Turner devrait chanter Simply Average
  • Fini les meilleurs salaires pour les gens les mieux qualifiés, on va prendre la masse salariale et la diviser également entre tous les membres du personnel d'une entreprise. Imaginez un peu l'hopital où le concierge et le docteur font le même salaire.
  • Dans les tournois, les équipes vont remplacer le chant traditionnel "Nous autres on est champion-champion, eux autres sont champignons" pour scander à la place "Nous autres on est correct-correct, Eux autres ils sont corrects".
Je ne peux pas voir comment les jeunes seront en mesure de compétitonner à l'échelle globale quand ils devront affronter d'autres gens qui eux auront appris de leurs 'succès reportés' car eux ils auront appris que réussire c'est bien mais rater, c'est mal. Comment nos jeunôts se remetront-ils de la première fois qu'on leur refusera du crédit, un poste alléchant, une promtion, etc.

Toute cette valse des mots où on refuse d'appeler un chat un chat n'est pas sans me rappeler 1984 de George Orwell. Dans ce livre, le gouvernement essaie d'abrutir la population en éliminant graduellement des mots de la langue anglaise, empêchant ainsi les membres de la population d'exprimer des concepts trop complexes. Au moins, Big Brother avouait ouvertement vouloir subjuguer la population. Ces groupes de professeurs à la gomme eux vont hypocritement subjuguer la relève "au nom des enfants".

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Tu m'a bien fais rire avec tes comparaison.
J'avais bien aimé Simply the Best et ma fois.. Simply Average.. Ça résume biens...
Ça fais peur... Le résumé de tous ce "politically correct" Me fait penser a un monde de Teletubbies. :o)
Moi un cercle aurait été réunis pour me complimenter à tour de rôle.. Je crois que j'aurais voulu m'enfuir...
J'en sentirais trop le côté forcé...
C'est ça qui m'énerve le plsu avec le polically corect. On sent trop le malaise qu'il tente maladroitement de dissimuler.