mardi, mai 24, 2005

Revenge of the Sith

Je n’ai pas assez aimé Star Wars Ep I et Ep II pour aller voir Revenge of the Sith la soirée de sa sortie mais j’ai quand même gardé un faible assez puissant pour cette série pour aller le voir la première fin de semaine. Ça m’aura prit 3 essais, mais j’ai réussi à le voir (la première fois, le son a flanché après environ 20 minutes, la deuxième je suis allé sans voir l’horaire au préalable et la prochaine représentation était 2 heures plus tard, la troisième fois fut la bonne).

Pour ceux qui vivent sous une roche depuis les 30 dernières années, la trilogie originale de Star Wars racontait l’histoire de Luke Skywalker, un jeune orphelin élevé par son oncle et sa tante qui devient le héros de la galaxie en la libérant du joug de l’Empire dirigé par l’Empereur Palpatine et l’imposant Darth Vader. En cours de route, il deviendra membre d’un ordre éteint, les chevaliers jedis, qui contrôlent une puissance mystérieuse, la Force (remarquez la majuscule), qui leur donne des pouvoirs sur tout ce qui les entoure. Ajoutez une princesse, des extra-terrestres, des robots, des épées laser, et des vaisseaux spatiaux et vous obtenez la trilogie originale.

Mais au début des années 2000, le producteur de la série, George Lucas, a décidé d’offrir aux fans une seconde trilogie qui servirait de prologue à la série originale. Les fans trépidaient d’impatience pour voir ce que leur gourou allait leur offrir. Et le résultat fut l’exécrable The Phantom Menace. Deux ans plus tard, c’est le très oubliable Attack of the Clones qui nous est livré. Et aujourd’hui nous avons Revenge of the Sith.

Sith se passe peu de temps après la conclusion de Clones et relate la transition finale entre Anakin Skywalker et Darth Vador. Ce film va donc chroniquer la transition d’Anakin de jeune adulte rebelle et arrogant à mégalomane avec des illusions de grandeurs.

Il ne faut pas se leurrer, ce film a été fait pour les fans de Star Wars. Tout ce que cette horde d’admirateurs fanatiques voulait voir y est. On a un combat à l’épée laser entre Darth Sidious et Yoda et la fameuse scène où Darth Vader se fait dévisager au point où son armure devient essentielle, sans oublier un petit détour sur la planète des Wookie (avec une petite apparition de Chewbacca). Si vous n’êtes pas un fan hardcore, vous serez sûrement déçu par ce film.

Tout d’abord : voyons ce qu’il y a de bon dans le film. On a bien sûr les effets spéciaux, gracieuseté d’Industrial Light and Magic qui sont une génération au devant de ce qui ce fait aujourd’hui. On a aussi quelques chorégraphies de combats à l’épée laser qui sont tout aussi chouettes.

C’est tout.

Passons maintenant au moins bon : en tête de liste vient le Général Grievous, le robot en chef de l’armée des droïdes. À part la scène où on le voit au combat, il n’est vraiment pas un personnage intéressant. Tout d’abord, c’est un robot qui tousse. Prenez le temps de bien lire cette dernière phrase : un robot… qui tousse. Oui, je sais, c’est boiteux. Ajoutons aussi le fait que l’acteur qui fait sa voix sonne étrangement comme Triumph the insult comic dog et vous finissez de combler le ridicule. Je m’attendais d'une seconde à l’autre à ce qu’il dise un truc du genre "The republic is a great thing… for me to POOP on".

Vient ensuite la relation entre Padmé (jouée par Nathalie Portman) et Anakin (joué par Hayden Christiansen). Il n’y a aucune chimie entre ces acteurs. On dirait que ni l’un ni l’autre n’a le goût d’être dans la même salle que leur collègue. Même si c’est en grosse partie cette relation qui provoque la chute d’Anakin vers le côté obscur, on ne peut pas y croire car quand il est avec Padmé, on dirait qu’il a juste hâte d’être ailleurs. Mais on ne peut pas trop en vouloir aux acteurs, les dialogues qu’on leur demande de réciter sont tellement nuls qu’on ne peut pas croire qu’ils proviennent d’un être humain normal.

Et d’ailleurs, malgré la présence d’acteurs d’un calibre reconnu, la plupart des performances oscillent entre correctes et exécrables. George Lucas ne fait que démontrer scène après scène sa totale absence de talent de directeur. On prend presque pitié des acteurs qui doivent endurer ce film et leur joie que ce film soit le dernier de la trilogie est presque palpable.

Le film accumule aussi les clichés de façon pénible. La dernière partie du film est particulièrement douloureuse à soutenir si vous êtes du genre à détester les clichés. Ceux qui ont vu le film vont probablement se réveiller dans la nuit en se rappelant avec dégoût la scène du ‘Noooooooooooooooooooooooon’.

Ajoutons à tout ceci une morale à la gomme, livrée subtilement comme un camion de vidanges qui tombe de quinze étages, sur ce que George Lucas pense de la politique de Bush et on s’assure que l’œuvre ne vieillira jamais aussi bien que la trilogie originale.

D’ailleurs, j’ai trouvé particulièrement agressant le manque de lien entre les films de la trilogie Ep I, II et III. Alors que dans la trilogie originale, ont fait des allusions à des trucs qui vont affecté les films qui vont suivre, chaque film du prologue est relativement contenu et rien ne laisse présager les menaces que les héros vont affronter. Un des trucs que j’ai détesté sur le robot qui tousse, c’est qu'il n'est jamais suggéré que l’armée de droïdes produisait des robots capables d’initiatives propres. On n’a jamais non plus introduit subtilement Darth Saruman (ou compte Dooku si vous préférez). On dirait que pour chaque film George Lucas c’est tout simplement assis et dit "qu’est-ce qui serait cool dans ce film là…. Ah oui, un robot qui tousse". L’effet est que chaque film semble encapsulé mais il ne l’est pas vraiment.

Dans la trilogie originale, on avait quand même des allusions aux événements qui vont suivre. Par exemple : Jabba the Hutt est mentionné dès le premier film. Le fait que Han Solo est recherché par des chasseurs de primes aussi est mentionné, etc.

Je donne finalement 2 ninjas à Star Wars Revenge of the Sith. Mais remarquez bien qu’un de ces ninjas est composé entièrement de l’affection que je porte à cette série et de souvenirs nostalgiques de mon enfance. Allez le voir à vos propres risques.

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